Le fisc ne fait pas de crédit
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Bon à Savoir
21.03.2012
Dernière mise à jour:
06.07.2022
Philippe Chevalier
Le terrain a été acheté, l’architecte contacté et le banquier amadoué: vous disposez désormais d’un crédit de construction qui vous permettra de bâtir la maison dont vous rêvez. L’avantage du crédit de construction – par rapport à une hypothèque – est que les intérêts ne portent que sur les montants effectivement pris, au fur et à mesure, pour payer les différents corps de métiers. Reste la question fiscale. Un lecteur se demande ce qu’il peut déduire sur sa déc...
Le terrain a été acheté, l’architecte contacté et le banquier amadoué: vous disposez désormais d’un crédit de construction qui vous permettra de bâtir la maison dont vous rêvez. L’avantage du crédit de construction – par rapport à une hypothèque – est que les intérêts ne portent que sur les montants effectivement pris, au fur et à mesure, pour payer les différents corps de métiers. Reste la question fiscale. Un lecteur se demande ce qu’il peut déduire sur sa déclaration. La réponse, hélas, se résume à «rien» ou à «pas grand-chose», sauf exceptions.
Contrairement aux intérêts hypothécaires, payés annuellement à la banque, les intérêts dus sur un crédit de construction ne sont jamais déductibles du revenu. Pas plus pour l’impôt fédéral direct que pour l’impôt cantonal. Ceux-ci sont en effet considérés comme des frais d’investissement, qui ne donnent donc pas droit à une réduction d’impôts. Cette apparente injustice s’explique: les intérêts liés à un crédit de construction ne sont habituellement pas payés à l’échéance, mais s’ajoutent au crédit lui-même. Celui-ci est ensuite transformé en prêt hypothécaire, généralement en fin de construction. On parle alors de crédit hypothécaire «consolidé». A partir de ce moment, les intérêts payés cessent d’être virtuels et deviennent alors déductibles.
En revanche, les sommes qui ont été puisées pendant l’année dans le crédit de construction peuvent être déduites de la fortune imposable.
Deux cantons romands procèdent pourtant selon une logique différente. Le Valais considère les intérêts dus sur des crédits de construction comme des intérêts passifs, entièrement déductibles à ce titre. Pour sa part, Berne laisse le choix de les déduire comme des intérêts passifs ou de les soustraire du bénéfice réalisé lors de la revente du bien immobilier.
Philippe Chevalier