Les ménages des pays riches consacrent 7% de leur revenu à la nourriture, dont 30% finissent à la poubelle. Chaque Suisse jette, ainsi, 94 kilos de nourriture par année.
Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, des particuliers allemands ont lancé fin 2012, le site foodsharing.de. Ce système de partage de nourriture repose sur un principe simple: donner ses aliments au lieu de les jeter. Il propose aux particuliers, commerçants et distributeurs, d’offrir gratuitement leurs paniers d’excédents. La condition: ne pas offrir de produits ouverts ou périmés.
Le site compte 85 000 membres et le concept est désormais présent dans une centaine de villes dont Munich, Hambourg et Berlin. Outre le site web, où les participants peuvent se donner rendez-vous, des frigos en libre service, appelés FairTeiler, ont aussi été installés. Il y en, par exemple, une vingtaine à Berlin, souvent à proximité des commerces partenaires. Des concepts proches se retrouvent dans d’autres pays, par exemple en France, avec l’associationPartage ton frigo.
Le foodsharing en Suisse
En Suisse, une antenne de foodsharing a été initiée en 2013, mais elle n’a pas rencontré le succès escompté. Depuis, quelques micro initiatives ont récemment vu le jour en Suisse alémanique, comme «Food Save Luzern». Ses initiants ont mis à disposition un frigo dans lequel on trouve des fruits et légumes. Ils n’ont pas souhaité qu’on puisse y trouver des denrées comme de la viande ou lait, afin que la chaîne du froid ne soit pas interrompue. Les privés n'ont pas la possibilité d'y déposer de la nourriture. Le dispositif est donc alimenté par quelques petits magasins, en raison du manque d'intérêt, pour l'heure, des grands distributeurs.
Autre exemple à Berne, où quatre étudiantes ont mis sur pied un nouveau projet «Bern isst Bern» qui vise également à établir cinq frigos en ville. Un essai est en cours dans le quartier de Lorraine ou chacun, cette fois, peut déposer leurs aliments, pour autant que l’emballage n’ait pas été ouvert et que la date de péremption ne soit pas dépassée. Un groupe de membres veille actuellement à ce que l’hygiène soit respectée.
Sébastien Sautebin