Selon la publicité, le Foodsniffer est capable de déterminer si une viande ou un poisson sont encore consommables ou pas. Ce petit appareil, inventé par un lituanien et fabriqué en Californie, est arrivé sur le marché suisse au début de l’année. Il était notamment distribué par Coop et Migros, via leurs filiales web nettoshop.ch, microspot.ch et galaxus.ch, par Steg Electronics ou encore par Media Markt. Plus de 1000 exemplaires auraient ainsi été vendus en quelques semaines. Il faut dire que ce «nez électronique» a fait l’objet d’articles favorables dans le Tages Anzeiger, le Coop Zeitung ou encore la Berner Zeitung, qui se réjouissait de pouvoir «manger sans risque» la mortadelle testée.
Viande moisie qualifiée de fraîche
Son avenir semblait donc radieux dans notre pays jusqu’à ce que notre partenaire alémanique Saldo vienne mettre son nez dans l’histoire. Nos collègues ont ainsi laissé du saumon et une entrecôte de bœuf pendant quatre jours au soleil. A l’issue de cette période, le renifleur électronique a indiqué que le poisson était avarié et que la viande devait être bien cuite. Mais un jour plus tard, il qualifiait cette fois l’entrecôte de «fraîche», alors qu’elle était moisie et sentait mauvais.
Santé en danger!
Après avoir pris connaissance de ces résultats, Coop a retiré l’objet de la vente. En février et mars, le distributeur avait pourtant effectué ses propres batteries de test qui, de son propre aveu, «ne s’étaient pas révélées convaincantes». Ses filiales nettoshop.ch et microspot.ch l’ont malgré tout vendu jusqu’à l’intervention de notre partenaire Saldo. Galaxus.ch, qui appartient à Migros, a également retiré le produit de son assortiment début juin. Les acheteurs qui le souhaitent peuvent être remboursés ont précisé les deux géants orange. Media Markt vend toujours le Foodsniffer, mais pas en ligne. «Si nos clients ne sont pas satisfait du produit, nous le reprenons, avec emballage», nous a toutefois précisé Séverine de Rougemont, porte-parole de l’entreprise. Steg Electronics, par contre, l’a retiré de la vente.
L’importateur du gadget, la société Doc station à Volketswil (ZH) prétend de son côté, que ses propres tests auraient «fourni 99% de résultats positifs». Les indications erronées pourraient provenir, entre autres, «d’erreurs dans le software».
Sabine Rindlisbacher / seb