La progression de l’obésité prend des allures de fléau: selon la plus vaste étude menée sur le sujet, 650 millions d’adultes sont touchés, soit 13% de la population mondiale adulte. Et si la tendance se poursuit, ils seront 20% en 2025. C’est le verdict rendu hier, après dépouillement des données compilées par 1700 chercheurs de 186 pays, dont ceux de l’Université de Zurich.
Curieusement toutefois, la Suisse semble partiellement épargnée par ce mouvement. Durant ces 40 dernières années, la progression du surpoids y est, en effet, bien plus lente que la moyenne mondiale. Et cela ne semble pas qu’un sursis, car ce ralentissement est de plus en plus prononcé. Qu’est-ce qui explique cette bonne nouvelle?
La réponse vient peut-être d’une autre étude, nationale celle-là. Le lait suisse contient une proportion supérieure à la moyenne de caséines gamma, la plus petites catégorie de ses protéines: entre 8 et 10%, alors que la moyenne varie entre 3 et 7%. Cela s’explique, notamment, par la composition botanique dont se nourrit les vaches en altitude. Et comme le fromage à pâte dur, le préféré des Suisses, contient bien plus de caséines que ceux à pâte molle, on peut parler d’une particularité nationale significative.
Or, la caséine gamma semble avoir une influence sur la transformation du glycérol en glucose. Petit rappel scientifique: le tissu adipeux (la graisse) est formée par des milliards de cellules appelée adipocytes, lesquelles contiennent les lipides. Or, une partie de ces lipides est composée de glycérol, qui peut se transformer en glucose lorsque le corps en a besoin, par exemple lors d’efforts physique prolongés. Il est alors évacué dans le sang, ce qui diminue d’autant les éventuels bourrelets.
Avec un moindre impact, il semble que la caséine gamma ait un effet similaire, même à l’état de repos: elle envoie un message que le cerveau interprète comme un besoin énergétique, et ce dernier répond en ordonnant une transformation réduite du glycérol en glucose. Du coup, et contrairement à tout ce qui a été écrit jusqu’à aujourd’hui, le fromage – suisse particulièrement – est une aide précieuse à la maîtrise de son poids. Un secret que les trois armaillis grincheux d’Appenzeller garderont peut-être moins que leur recette originale!
Christian Chevrolet
Complément ajouté à 23h45: le deux premiers paragraphes de cet article sont rigoureusement exacts. La suite est à mettre en parallèle avec la date du jour: il n'a jamais été prouvé que le lait de vache suisse contenait plus de caséine gamma que la moyenne, et jamais non plus que la caséine jouait un rôle dans la transformation du glycérol en glucose. Dommage... ;-))