Eclairage sur le mécanisme de diffusion des livres en Suisse, en complément à notre article «Des livres à prix fixe».
Avant d’arriver sur les rayons, les livres, dont les 80% proviennent de l’étranger, passent obligatoirement par des intermédiaires. Comment arrivent-ils en Suisse?
Contrairement à un épicier qui peut choisir où s’approvisionner en optant pour le meilleur rapport qualité prix, le librairie doit passer par des filières imposées pour chaque éditeur.
En France, ces intermédiaires fixent les tarifs en calculant un surcoût pour la Suisse, surcoût qui est subi par les libraires et répercuté ensuite sur les lecteurs. Il n’y a donc pas vraiment de concurrence, puisqu’on ne peut acheter chaque livre qu’auprès d’un fournisseur.
«Les diffuseurs, qui forment certes une étape intermédiaire de plus, ont aussi des aspects positifs, relativise Françoise Berclaz, libraire à Sion. Ils se chargent ainsi d’acheminer rapidement les livres commandés». Nombre d’entre eux sont en outre raisonnables quant aux marges facturées.
En décembre 2011, Pascal Vandenberghe, directeur des librairies Payot, avait créé la surprise en annonçant vouloir s’approvisionner directement en France pour contourner les intermédiaires. Les pourparlers avec les éditeurs sont en cours. Une démarche indépendante de la votation du 11 mars, puisqu’elle porte sur le prix d’achat des livres, indépendamment du tarif fixé pour la vente.
Si cette démarche aboutit, elle devrait toutefois logiquement conduire à une baisse de celui-ci, indépendamment du résultat de la votation du 11 mars. «A long terme, explique Pascal Vandenberghe, le statu quo nous mène à l’impasse. Si les importateurs maintiennent des tarifs trop élevés pour la Suisse, les lecteurs helvétiques feront massivement leurs achats directement en France sur la Toile.»
Claire Houriet Rime