Quand on se tourne vers de l’ameublement bon marché, on ose s’attendre à de menus défauts ou à des difficultés de montage. Mais, en optant pour une entreprise qui prétend ne pas «faire partie du secteur des produits bas de gamme», on est en droit d’exiger des articles irréprochables et un service après-vente soigné.
C’est du moins ce qu’espéraient Anita et Michel Devaud en commandant une table, huit chaises et un vaisselier pour plus de 7800 fr. chez Diga. A la livraison des articles, en décembre 2014, le couple de Tavannes (BE) constate que le vaisselier, d’une valeur de 3000 fr., présente une égratignure sur le plateau supérieur. La société corrige le défaut en changeant l’élément au mois de février 2015. Mais la couleur n’est pas identique et, surtout, le meuble dégage une forte odeur. Diga prétend que cette dernière va partir et conseille au couple de déposer des grains de café à l’intérieur pour aider à sa neutralisation.
«Cela n’a absolument rien changé! On ne peut rien mettre dedans, tellement ça pue, s’insurge Michel Devaud (photo). Même la vaisselle doit être lavée à chaque fois qu’on veut l’utiliser.» Pris à témoin pour constater les effluves, tant le livreur que le menuisier venu spécialement d’Allemagne confirment le problème. Ce que Diga, dans un premier temps, reconnaît en admettant que l’expertise sur place a confirmé «une odeur inhabituelle», dans une lettre datée du 15 décembre 2015.
Volte-face étonnante
Elle accepte alors de remplacer le meuble. Mais lorsque le livreur débarque, Michel Devaud constate que l’odeur est identique et refuse l’échange. Il demande alors à ce que la vente du vaisselier soit annulée. Ce que l’entreprise refuse en estimant que nos lecteurs cherchent un prétexte pour résilier le contrat d’un meuble «qui ne leur plaît pas».
En réponse à nos questions, Diga revient même sur ses déclarations initiales en écrivant que «plusieurs personnes ont contrôlé le meuble initial et constaté qu’il ne présentait pas d’exhalations anormales»! Si nos lecteurs entendent obtenir l’annulation du contrat de vente, ils sont invités à prouver le défaut en passant un test d’odeur auprès du Laboratoire fédéral d’essai des maté-riaux et de recherche. Démarche que l’entreprise remboursera uniquement si les résultats tournent en sa défaveur.
Dan Steiner