Savez-vous ce qu’ont en commun les tarifs d’itinérance, la loi sur les denrées alimentaires, le comparateur officiel des primes d’assurance maladie, ou encore le remboursement des primes payées en trop? Tous ces thèmes ont un impact direct sur le portemonnaie des consommateurs et ils ont été discutés ce printemps, à Berne, lors de la session des Chambres fédérales.
Mais ce qui les unit davantage encore, c’est la forte mobilisation des lobbys qu’ils ont suscitée, démontrant ainsi leur poids au Parlement.
Rien que sur la question du roaming, le 19 mars dernier, les représentants de Swisscom arpentaient les coulisses du Conseil des Etats et échangeaient des propos aussi clairs que directifs avec leurs «pions» savamment sélectionnés sur l’échiquier politique. Et, au moment du vote, ces mêmes maîtres à penser étaient assis dans les tribunes, scrutant du regard les sénateurs en action. Malgré les tentatives de certains élus, dont la socialiste vaudoise Géraldine Savary, de révéler les contradictions des propos tenus en séance plénière et en commission, la Chambre des cantons a décidé de suspendre la motion, bloquant ainsi la demande de plafonner les tarifs d’itinérance.
Sur ce dossier, aux enjeux pourtant simples et limpides, les attentes légitimes des consommateurs ont été bafouées. Cet été encore, les tarifs de roaming resteront donc exorbitants pour les Suisses en vacances à l’étranger. Et, cet automne, les comparateurs commerciaux (Comparis en tête) pourront de nouveau réaliser des gains sur le dos de l’assurance maladie de base, et donc des assurés.
Tout cela, avec la bénédiction de la majorité de nos élus à Berne, dont ceux qui ont paradoxalement choisi d’œuvrer dans l’intérêt d’une branche plutôt que dans l’intérêt général des consommateurs-citoyens.
Zeynep Ersan Berdoz