Il n’est pas un numéro de Bon à Savoir qui n’incite les consommateurs à comparer les coûts et, surtout, à veiller au bon rapport qualité-prix des produits et des services. Or, notre enquête sur le prix de l’électricité démontre l’impuissance des ménages, contraints, pour l’heure, de subir des inégalités tarifaires. Ils sont comme les spectateurs d’un jeu dans lequel ils sont pourtant parties prenantes...
Mais, dès 2015, ce marché devrait être entièrement libéralisé, comme c’est déjà le cas pour les gros clients, dont la consommation excède 100 000 kWh/an.
Les ménages pourront alors comparer les offres en Suisse mais aussi dans les pays de l’UE et choisir la plus avantageuse avec la bénédiction du Conseil fédéral, largement favorable à ce vent de liberté.
Bonne nouvelle? Les avis divergent. Certains estiment que l’ouverture des marchés induira une hausse générale des tarifs, comme cela a été le cas dans la plupart des pays voisins qui ont fait de même. D’autres, au contraire, voient d’un œil plutôt favorable le libre choix accordé à l’utilisateur final, puisque les prix ont, depuis, chuté dans l’UE. L’avenir nous le dira et Bon à Savoir suivra le dossier de près.
En attendant, un élément piquant doit être relevé: le Conseil fédéral fonce tête baissée vers cette libéralisation eurocompatible, alors que, dans un autre domaine, celui des prix d’itinérance (roaming) abusifs pratiqués dans la téléphonie mobile, il se montre peu pressé d’entamer des négociations avec l’UE.
L’explication est simple: l’accord sur le marché de l’électricité est «fortement conseillé» par l’UE, intéressée à s’approvisionner librement en force hydraulique suisse. Alors que, pour le roaming, les seuls bénéficiaires seraient les consommateurs suisses…
Zeynep Ersan Berdoz