Votre maison a de vieux vitrages et vous avez l’impression de jeter l’argent par les fenêtres? Eh bien, c’est le cas! Une maison d’avant 1970 avec des vitres simples vous fait perdre, chaque année, jusqu’à 70 litres de mazout par m2 de surface vitrée.
Dans le domaine de la construction, l’efficacité énergétique des fenêtres s’est certes constamment améliorée depuis lors, mais même les modèles des années 1990 sont encore deux fois plus gourmands en chauffage que les triples vitrages de dernière génération.
Le tableau ci-contre démontre le problème de manière chiffrée, pour chaque période de construction. C’est le coefficient d’isolation appelé «valeur U» qui est déterminant. Il représente la perte thermique en watt par m2, pour un écart de température de 1° C entre l’intérieur et l’extérieur. On constate ici que les triples vitrages ont une valeur U de 0,64 W/m2K, ce qui représente 8,4 litres de mazout par an, et donc un surcoût de chauffage de 7.14 fr. par m2. Une maison des années 1990 perd déjà plus du double, soit entre 14.28 fr. et 18.36 fr. par m2. Mais, pour une construction des années 1970 ou 1980, c’est pire encore: 28.56 fr./m2. Et plus en arrière encore, c’est même 56.19 fr.
Coût accessible
Vous aurez vite fait le calcul en fonction du nombre de fenêtres de votre maison, pour comprendre l’ampleur des déperditions de chaleur, et donc d’argent. Bien sûr, il faut compter un investissement plus lourd au départ: un double vitrage standard revient environ à 500 fr./m2, tandis qu’un triple coûte entre 550 fr. et 600 fr. Mais, quitte à rénover, autant le faire avec les matériaux les plus efficaces, même si cela engendre un supplément de 3000 fr. à 5000 fr. par rapport à un budget standard pour une villa. D’autant que ce surcoût peut être compensé par des subventions fédérales et parfois même cantonales et communales.
Aides financières et déductions fiscales
L’aide fédérale se monte, en effet, à 70 fr. par m2 de fenêtre rénovée. Elle est octroyée dans le cadre du Programme Bâtiments, qui promeut l’assainissement des constructions jusqu’en 2020. Conditions d’obtention: la valeur U des nouvelles fenêtres ne doit pas dépasser 0,7 W/m2K – ce qui est le cas des triples vitrages performants, et les intercalaires (qui séparent les différentes couches de vitres) doivent être en plastique ou en acier inoxydable. Mais attention: pour avoir droit à cette subvention, il faut impérativement avoir fait la demande avant de commencer les travaux*.
Quelques cantons encouragent également le remplacement des fenêtres en ajoutant un bonus à l’aide fédérale. Pour l’instant, en Suisse romande, seuls les cantons de Genève (60 fr. supplémentaires par m2) et Fribourg (40 fr.) participent financièrement. Certaines communes font de même: il vaut donc la peine, dans tous les cas, de se renseigner sur les possibilités offertes dans sa région.
Ces travaux peuvent aussi être déduits de la déclaration d’impôt. En effet, les mesures d’économie d’énergie prises par les propriétaires sont déductibles, même si des fenêtres à faible déperdition de chaleur augmentent la valeur du bâtiment.
Yves-Alain Cornu
*Plus d’infos et un calculateur des subventions personnalisé à l’adresse: www.leprogrammebatiments.ch.
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré ci-contre.
Le choix du cadre est déterminant
La pose de triples vitrages ne vaut rien si les cadres ne sont pas bien isolés. En effet, la perte de chaleur de certains d’entre eux est telle qu’elle peut diminuer les avantages énergétiques escomptés. Pour bien choisir, il faut donc aussi se renseigner sur la valeur U (perte thermique par m2) des cadres et des fenêtres complètes. Le label Minergie Module Fenêtres constitue une bonne aide d’achat, puisqu’il garantit que la valeur U du verre est inférieure à 0,7 W/m2K et que celle de la fenêtre complète ne dépasse pas 1 W/m2K.
Il existe des cadres de fenêtres efficaces aussi bien en PVC qu’en bois. Ce dernier matériau, plus écologique, a l’avantage de préserver le cachet du bâtiment, mais coûte plus cher et nécessite davantage d’entretien en raison de sa sensibilité aux intempéries. Quant au PVC, il est certes moins cher, mais sa durée de vie est inférieure au bois. Pour des raisons techniques, les cadres en PVC sont généralement plus larges et invariablement blancs, ce qui peut constituer un problème esthétique, selon le style de la maison.
Penser à aérer
Avec des fenêtres à triple vitrage se pose le problème de l’accumulation d’humidité, et donc de moisissures dans la maison. Ce qui rend d’autant plus importantes les mesures d’hygiène usuelles, lesquelles préconisent une grande aération (cinq à dix minutes), deux à trois fois par jour. Le problème est moins important dans les maisons dont les façades ont aussi été efficacement isolées, car les murs intérieurs sont moins froids. Dans tous les cas, il faut éviter de laisser une fenêtre entrouverte en permanence en hiver, ce qui gaspille 200 litres mazout.