A défaut de voyager, on pédale: la population suisse s’emballe pour les sports de plein air. En 2020, après des semaines de fermeture dans les chaînes de fabrication de cycles, les livraisons ont peiné à satisfaire la demande: des vélos d’enfant aux VTT, tout le monde s’est précipité pour s’équiper.
Avec le prolongement des perspectives sanitaires et l’incertitude quant aux projets de voyages, le scénario se répète, ce printemps. Les distributeurs ont cette fois pris leurs dispositions, même si des goulets d’étranglement pour les vélos importés de Chine et de Taïwan ralentissent le transport de fret.
Sur les sites de vente en ligne, il arrive que certains produits soient «épuisés» ou «non livrables». Ce phénomène n’est cependant pas nouveau: il est déjà arrivé par le passé que le stock de quelques modèles spécifiques soit écoulé à peine la saison commencée.
Dans les magasins de cycles romands, la situation reste tendue, à un degré toutefois moindre que l’année passée. A la fin mars, Bike World, Ciclissimo, Coop Brico+Loisirs, Decathlon, Jumbo, SportXX et Veloland se déclaraient malgré tout prêts à accueillir la clientèle. Tous ont fait leur possible pour répondre à la demande, mais mieux vaut ne pas hésiter longtemps si on a trouvé le vélo de ses rêves.
Selon le modèle souhaité, on ne pourra, en effet, pas choisir la couleur du cadre ou faire la fine bouche sur l’équipement. Inutile par ailleurs d’espérer commander un vélo ou des pièces cette année encore: les délais d’attente vont jusqu’à 18 mois chez Coop Brico+Loisirs.
Augmentation des prix
Ce qui est rare est cher… et les tarifs ont augmenté en conséquence. Surfant sur la vague, la plupart des fabricants ont procédé à des augmentations de 5% à 10%. Une comparaison entre les catalogues de l’année passée avec ceux de 2021 montre que le surcoût peut atteindre plusieurs centaines de francs, sans différence notable dans l’équipement ou les accessoires.
- Specialized, VTT Rockhopper Comp 2x: le modèle de 2021 est quasiment identique à celui de 2020, mais il coûte 849 fr., alors qu’on pouvait l’acheter pour 799 fr. l’an dernier.
- Orbea, vélo de course Terra H30 1X: l’équipement n’a guère évolué depuis l’année passée, mais le prix a grossi de 2099 fr. à 2199 fr.
- Orbea, VTT Oiz M-LTD: mis à part la couleur du cadre et les pneus, pas de changement entre les versions 2020 et 2021. Le prix a cependant passé de 8999 fr., l’an passé, à 9499 fr. cette année, soit 500 fr. de plus.
- Specialized, vélo de ville électrique Turbo Como 4.0: pas de nouveautés du côté du cadre, du moteur ou de la batterie, cette année, mais il faut désormais débourser 3899 fr. pour ce modèle vendu 3599 fr. l’an dernier, soit 300 fr. de plus.
- Centurion, vélo de ville électrique Lhasa E R750i: le cadre, le moteur et la batterie sont les mêmes, mais le tarif a gonflé de 4599 fr. en 2020 à 4799 fr. en 2021, soit 200 fr. de plus.
Specialized justifie la hausse de prix globale de 7,5% par le boum de la demande et l’augmentation des frais de livraison. Les importateurs de Centurion et d’Orbea confirment le renchérissement du transport depuis l’Extrême-Orient. Orbea a aussi gonflé ses tarifs de 5%. «L’augmentation des prix du transport ne justifie pas ces hausses à elle seule, glisse un revendeur romand. Dans le contexte actuel, la tentation pour les fabricants était trop belle pour ne pas augmenter les marges!»
Bonnes affaires
Il existe, heureusement, des exceptions à la règle. Decathlon et Coop Brico+Loisirs n’ont ainsi pas modifié leurs tarifs. Idem pour la marque Crosswave de Migros. La marque autrichienne KTM affiche, quant à elle, des prix quasiment stables.
Chez le fabricant allemand Stevens, les citybikes, vélos d’enfant et VTT coûtent même moins cher, ce printemps. Le vélo de course Izoard Pro Disc est vendu 2799 fr. au lieu de 2999 fr. en 2020, même si l’équipement de base (freins, groupe du changement de vitesse et roues) n’a pas changé d’un iota!
Claire Houriet Rime / Darko Cetojevic
Vendeurs peu transparents
Le poids des deux-roues à assistance électrique varie grosso modo entre 17 et 30 kilos. Cette différence n’est pas anodine quand il s’agit de hisser sa monture dans un train non surbaissé ou de l’embarquer sur un porte-vélo, à moins que ce dernier soit équipé d’une rampe.
Difficile, toutefois, d’être fixé au moment de l’achat: si cette donnée figure généralement sur la fiche technique de Coop Brico+Loisirs, Veloland ou encore Jumbo, ce n’est pas le cas chez Ciclissimo qui relève que le poids varie aussi selon les accessoires. Chez Decathlon, Ochsner Sport, Bike World ou M-Way, cela dépend des modèles. Ochsner Sport fait valoir que les fabricants ne transmettent pas toujours cette information, Bike World précise que ces données ne sont pas forcément fiables, parce que certaines incluent le poids du moteur et de la batterie et d’autres pas.
Pour être fixé, on peut, soit consulter la page internet du fabricant, soit demander au vendeur de peser le cycle convoité.
Acheter un vélo à bon compte
Faire les soldes: A quelques détails près, les produits soldés sont souvent les mêmes que ceux de l’année en cours. Ils sont certes rares, cette année, mais il vaut la peine de tenter sa chance.
Choisir de petits fabricants: Les marques moins connues, telles que Commencal et Stevens sont très bien notées dans la presse spécialisée, tout en offrant un bon rapport qualité-prix.
Acheter son vélo en ligne: On peut faire ses emplettes à bon compte sur les sites de sociétés, telles que Canyon, Radon et YT. Ce canal est toutefois réservé aux cyclistes qui se passent de conseils et sont assez adroits pour monter leur vélo eux-mêmes.
Vélos d’occasion: Le site velocorner.ch propose quelque 15 000 modèles, dont 5800 à assistance électrique. La plateforme Ricardo recense près de 7000 cycles, toutes catégories confondues. On consultera enfin le calendrier des bourses aux vélos sur provelo.ch. (Lire aussi «Vélo d’occase sur mesure»)