Quelles ressources naturelles utilisons-nous? Combien de déchets produisons-nous? Comment réagissons-nous dans un environnement qui cherche à devenir plus écologique? Ces questions essentielles, l'Office fédéral de la statistique y répond dans un guide de poche qui sort ce matin.
On découvre, en premier lieu, que les surfaces d'habitat et d'infrastructure couvrent actuellement 8,6% de notre pays, mais, surtout, qu'elles ont augmenté de 23% en 24 ans, principalement au dépens des surfaces agricoles!
La consommation d'électricité, elle, a augmenté dans les mêmes proportions (26%) entre 1991 et 2011, alors que les énergies renouvelables peinent à décoller, puisqu'elles représentaient 15% de la consommation brut au début des années 90 contre 17,2% il y a deux ans.
Mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, la quantité de déchets urbains a tendance à stagner. En 2011, 5,5 millions de tonnes ont été produites en Suisses, dont 50% collectés séparément (compost, papier, verre ou encore PET, par exemple). Ce sont plus ou moins les même chiffres qu'en 2006, mais ils représentent presque trois fois ceux de 1970 (environ 2 millions de tonnes).
Autre indicateur intéressant: le mitage du paysage. Celui-ci représente l'empiètement des surfaces bâties dans les paysages naturels. Or, il a augmenté de 19% entre 1990 et 2010 avec un impact principalement sur la région du plateau.
Effets sociaux
Toutes ces évolutions ont des effets sur la société. L'OFS cite, par exemple, la pollution sonore qui a un impact sur la santé, mais aussi sur l'économie car elle est la source de dépréciation immobilière et de ségrégation sociale. Or, en 2009, 15% de la population était exposée, pendant la journée, au bruit du trafic routier au delà des valeurs limites fixées dans l'ordonnance sur la protection contre le bruit!
Enfin, le guide publie une série de chiffres concernant la réaction de la société dans cet environnement modifié. On y apprend que 7% des dépenses totales pour l'alimentation et les boissons ont été consacrés aux produits bio, en 2011. Dix ans plus tôt, ce même indicateur atteignait environ 5%. Pas de quoi crier à une révolution bio dans nos frigos!
Loïc Delacour
Le guide est disponible gratuitement sous forme électronique ou papier. Téléchargement ou commande.