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Bon à Savoir 07-2019
03.07.2019
Dernière mise à jour:
04.10.2022
Yves-Noël Grin
Le développement durable est sur toutes les lèvres. Les manifestations se sont multipliées pour réclamer des mesures immédiates face aux menaces climatiques. Le mouvement a pris une ampleur inédite avec l’implication d’une jeunesse déterminée à secouer le cocotier. Cette mobilisation suffira-t-elle à inverser la vapeur, du moins à stopper les machines? Personne n’a franchement envie d’y répondre. Mais ce qui est certain, c’est que ce défi éléphantesque doit être l’...
Le développement durable est sur toutes les lèvres. Les manifestations se sont multipliées pour réclamer des mesures immédiates face aux menaces climatiques. Le mouvement a pris une ampleur inédite avec l’implication d’une jeunesse déterminée à secouer le cocotier. Cette mobilisation suffira-t-elle à inverser la vapeur, du moins à stopper les machines? Personne n’a franchement envie d’y répondre. Mais ce qui est certain, c’est que ce défi éléphantesque doit être l’affaire de tous.
Chaque individu, en tant que consommateur, a un rôle essentiel à jouer. Se cantonner à pointer du doigt l’immobilisme politique, c’est faire porter la seule responsabilité du désastre climatique à la collectivité. Le piège, c’est d’esquiver toute remise en question dérangeante sur sa propre manière de consommer. Que puis-je changer pour limiter le gaspillage des ressources? Quel confort suis-je prêt à sacrifier?
Sur ce point, nos aïeuls ont beaucoup à nous apprendre, bien qu’on tende à fustiger leur absence de «conscience écologique». On oublie que leur rapport à la consommation était plus sain et, surtout, plus respectueux des ressources. Leur perception matérielle ne connaissait pas la pression sociale: le superflu n’avait pas sa place et chaque objet était usé jusqu’à la corde. On ne se débarrassait pas d’un vêtement ou d’un appareil pour coller à la mode ou profiter des dernières avancées technologiques.
Ce bon sens a battu en retraite. A tel point que même le mot «réparation» est tombé en désuétude. «C’est la faute à l’obsolescence programmée», clame-t-on pour mieux choyer sa bonne conscience. On peut ainsi pester contre sa TV tombée en rade et jubiler à l’idée de s’offrir le dernier écran 65 pouces. A quand des réunions de consommateurs anonymes pour soigner cette ambivalence contagieuse?
Yves-Noël Grin