En montagne, les conditions météo sont très lunatiques. D’où l’importance de choisir un masque de ski aussi efficace par ciel bleu que dans une tempête de neige. On optera donc de préférence pour un modèle à écran interchangeable. Mais ces lunettes tiennent-elles vraiment leurs promesses?
En collaboration avec l’Association autrichienne pour l’information des consommateurs (VKI), nous avons confié à un laboratoire une douzaine de masques vendus entre 34.90 fr. et 350 fr. Ils offrent tous deux écrans à choix, le premier, foncé, pour le beau temps, et le second, plus clair, pour les jours blancs.
Les experts ont noté ces accessoires en tenant compte de différents critères (lire encadré). Résultat: seul le masque Comanche Take off d’Uvex, a obtenu la note «très bon» (voir tableau). Il a toutefois l’inconvénient d’être parmi les plus coûteux de notre sélection, puisqu’il revient à 240 fr. Il est talonné de près par l’Alpina Panoma Magnetic et l’Uvex Take Off, qui sont à peine moins chers. Un peu plus loin dans le classement, avec une mention «satisfaisant», le GPR PL_X002 a l’avantage d’être très abordable (34.90 fr.)
Antibuée fragile
C’est grâce à leur maniabilité que les masques du trio de tête se distinguent clairement des autres. L’écran est en effet facilement interchangeable sur les deux montures Uvex ainsi que sur l’Alpina et ce, même avec des gants et sans enlever le masque. Un atout de taille pour pratiquer l’opération sur un télésiège par exemple.
Sur toutes les autres lunettes, en revanche, le skieur devra enlever ses gants pour adapter sa protection à la météo. Toutes ont donc été dévaluées dans la note finale, cette dernière ne pouvant pas être plus élevée que le critère de la maniabilité.
Avec les modèles de Anon, GPR, Cébé, Oakley, Giro, Smith et Head, il y a en plus le risque de toucher la couche antibuée sur la face intérieure du verre. Celle-ci disparaît alors avec le temps, ce qui rend l’écran inutilisable.
Gare aux rayures!
Tous les articles testés protègent efficacement des rayons UV, à une exception près: l’écran pour mauvais temps du Tecnopro. Ce dernier est certes avantageux (79.90 fr.), mais il n’est pas idéal, puisqu’une exposition prolongée aux UV sans une bonne protection aggrave, en tre autres, le risque de cataracte.
Quelques lunettes ne résistent en revanche pas aux rayures. Il a ainsi suffi d’une pointe de crayon bien aiguisée pour griffer irrémédiablement l’écran des Anon, GPR, Adidas, Giro, Tecnopro et Head.
Tous les masques ont enfin été bien notés en ce qui concerne la vision et le confort. Du côté des substances nocives, les nouvelles sont également bonnes. Aucun article – et c’est réjouissant – ne présente de risque sur ce point.
Sans gants
Appelés à commenter les résultats du test, les fabricants estiment qu’il n’est pas nécessaire de pouvoir changer d’écran sans enlever ses gants. Head, qui ferme la marche de notre classement, rétorque même qu’on risquerait d’endommager le plastique en gardant ses moufles. Son de cloche identique chez Oakley, qui estime que, si on suit le mode d’emploi, il n’y a aucun risque de détériorer la couche antibuée.
Verre miroir fragile
Pour sa part, Adidas estime que le changement d’écran est une affaire d’habitude et qu’on peut très bien y arriver en gardant ses gants. La société ajoute qu’un verre miroir, tel que celui que nous avons choisi pour notre test, est plus fragile, et donc davantage sujet aux griffures que les autres.
Beat Camenzind / chr
EN DÉTAIL
Les critères du test
1 / Maniabilité: cinq experts ont noté la facilité d’usage des douze masques de ski. L’élastique est-il facile à régler? L’écran peut-il être changé même avec des gants? Le mode d’emploi est-il compréhensible?
2 / Sécurité et solidité: le laboratoire a examiné si l’écran protège des rayons UV nocifs, tout en laissant passer la lumière, et dans quelle mesure il résiste aux chocs et aux rayures. Un utilisateur s’est ensuite assis sur chaque masque à cinq reprises pour tester sa résistance.
3 / Confort et vision: cinq utilisateurs ont noté la façon dont le masque reposait sur le nez et la conception de la mousse protectrice. Ils se sont ensuite assurés qu’il n’obstrue pas la respiration et ne limite pas trop le champ visuel. Les skieurs ont enfin vérifié qu’il s’adapte à tous les casques, qu’il soit facile à fixer et se mette bien place. Ils ont enfin noté la vue par beau et par mauvais temps.
4 / Substances nocives: le laboratoire a recherché si les emballages ou les masques présentaient des traces de PVC, un matériau très polluant et facilement remplaçable aujourd’hui par des matières plastiques moins nocives.
Il a ensuite analysé la composition de la mousse pour voir si elle contenait des traces d’hydrocarbures aromatiques, polycycliques, de plastifiants, d’ignifugeants ou de composés phénoliques.