Les clés USB sont des plus pratiques. Compactes, simples et très rapides d’utilisation, elles ont définitivement enterré les disquettes (lire notre comparatif des différents systèmes de stockage de données en p. 15). Malheureusement, certaines clés USB présentent aussi un gros point faible: elles supportent mal l’électricité statique. Et les risques qu’elles reçoivent une décharge électrique ne sont pas rares. En effet, qui ne s’est jamais fait secouer en touchant la portière d’une voiture ou, parfois encore, en serrant la main de quelqu’un?
Il suffit de marcher sur une moquette pour que notre corps se charge en électricité, puis de toucher sa clé USB pour l’endommager, parfois gravement. Et cela même si ces supports doivent répondre à une norme européenne en matière de résistance. Avec notre partenaire alémanique saldo, nous avons donc fait tester quinze appareils par l’Institut de test et de certification VDE, à Offenbach (D). Ils ont été soumis à des tensions de 2 et 4 kilovolts (correspondant aux décharges les plus fréquentes).
Plus vulnérable en activité
De manière générale, le test a montré que les clés USB sont beaucoup plus vulnérables lorsqu’elles sont en cours de fonctionnement, puisque sept modèles sur les quinze ont souffert lorsque des données étaient en cours de transfert (voir tableau).
Le modèle Cruzer Micro de San Disk est le seul à avoir réagi aux décharges électriques sans qu’il y ait le moindre contact.
La faute en est, selon l’Institut VDE, à la présence d’un système de verrouillage qui, d’une manière générale, affaiblit la résistance des clés.
Données irrécupérables
Dans le détail, voici les défaillances observées (et leurs remèdes), lors du test, sur les clés USB qui ont le moins bien réagi à l’électricité statique.
> Panne générale avec perte de données: les modèles Iomega Mini Drive et Z-Cyber Proton Stick (jugés insatisfaisants) sont les seuls à ne pas être ressortis indemnes du test. Les décharges ont été jusqu’à planter complètement l’ordinateur. Plus grave encore, cette nuisance a même endommagé une partie des données enregistrées.
Le Mini Drive de Iomega s’est carrément retrouvé avec 4% de mémoire disponible en moins. Si des données se trouvaient enregistrées dans ces 4% de mémoire, elles seraient irrécupérables.
Sur le Proton Stick de Z-Cyber, des informations essentielles se sont retrouvées endommagées, ne permettant plus d’accéder à aucun contenu. Dans un tel cas, la seule solution est de reformater tout l’appareil, via la fonction spécifique sur l’ordinateur. Grâce à cela, la clé peut redevenir opérationnelle, mais tout ce qui y a été enregistré auparavant est irrémédiablement détruit et la mémoire disponible est réduite.
Toujours à propos du Proton Stick, sa conception particulière joue aussi un rôle dans sa faible résistance aux décharges. Cet instrument est certes très plat, mais il est fabriqué sans boîtier métallique. Or, c’est justement cet élément qui protège le mieux des contacts; son absence rend donc la clé plus sensible.
> Panne générale sans conséquence: le Swissmemory Cirrus, de Swissbit (peu satisfaisant), a un peu moins réagi aux électrochocs. Suite à une légère décharge, l’appareil ainsi que l’ordinateur ont d’abord cessé de fonctionner, mais le redémarrage des deux engins a suffi à les rendre à nouveau utilisables. On ignore toutefois si l’appareil aurait résisté, à plus long terme, à d’autres décharges de ce type.
> Transfert interrompu: les supports PQI Cool Drive Pro, Samsung Pleomax et Sony Micro Vault (satisfaisants) se sont également révélés assez fragiles. Si l’ordinateur n’a eu aucun problème à poursuivre son activité, les clés USB ont, par contre, cessé de transférer les informations et n’ont plus fonctionné. Il a fallu les déconnecter brièvement afin de les remettre en état de marche.
Répéter l’opération
On peut réduire sensiblement les risques, simplement en remettant systématiquement le capuchon et en manipulant la clé par le boîtier plutôt qu’en touchant la prise métallique. Il en va de même lorsqu’on utilise un câble de rallonge. Et lorsque l’appareil est en fonction, il faut éviter de le toucher pour réduire les risques.
Quant aux interruptions les plus légères (suite à une faible décharge), elles peuvent sembler mineures, mais il n’en est rien. En effet, il suffit qu’on soit en train de transférer quelque chose sur la clé au moment de la secousse pour qu’il y ait des répercussions. Les données peuvent être incorrectement enregistrées et donc inutilisables. Dans ce cas, et même si l’appareil semble avoir bien supporté l’électrochoc, il est plus prudent de procéder une nouvelle fois au transfert complet des données.
Marc Mair-Noack / yac