C’est un contrôle de routine qui a révélé, le 6 octobre dernier, la présence de salmonelles dans les œufs d’une exploitation romande. Migros a immédiatement retiré ces produits du marché en invitant les consommateurs a se faire rembourser les emballages déjà achetés et susceptibles de contenir des œufs de ce producteur.
Bizarre, toutefois: alors les coquilles des œufs incriminés affichent clairement le chiffre 1 renvoyant aux élevages de plein air, la liste publiée par Migros recense aussi bien des emballages d’œufs provenant de fermes de plein air que d’exploitations au sol. Ces dernières devraient pourtant être identifiés au moyen du chiffre 2. A noter que le 0 renvoie aux élevages bios et le 3, à la ponte en cage interdite désormais en Suisse.
Faut-il dès lors ouvrir chaque boîte avant l’achat pour être sûr de ne pas être trompé sur la marchandise? «Quand la production dépasse la demande, explique le porte-parole Tristan Cerf, il peut arriver que des œufs issus d’élevages en plein air soient vendus sous le label de ponte au sol. L’inverse n’arrive en revanche jamais et le consommateur n’est donc pas perdant.»
Exploitation anonyme
Soit. Reste à trouver la provenance exacte des œufs contaminés à l’aide du chiffre 231 qui désigne le producteur. Migros propose en effet un moteur de recherche qui présente chaque élevage. Mais, quand on entre le code 1 – CH – 231 dans le masque prévu à cet effet, l’exploitant reste introuvable!
«Nous n’avons pas censuré le nom de cette ferme d’élevage (ce qui n’est pas une raison pour le stigmatiser … )», poursuit Tristan Cerf. Ce producteur actif dans la région de Neuchâtel / Fribourg a modifié ses installations au printemps dernier pour passer du sol au plein air. Or, comme ça n’arrive pas tous les jours, il faut plusieurs mois pour qu’une nouvelle exploitation soit enregistrée dans le système et que le moteur de recherche la reconnaisse.
Les coquilles d’œufs restent décidément bien opaques...
Claire Houriet Rime