Avec ou sans écran vidéo, ou même en appli sur son téléphone portable: un large choix d’appareils s’offre aux parents pour surveiller leur nourrisson quand il dort. Un bon babyphone permet de l’entendre ou de le regarder, non seulement depuis la pièce d’à côté, mais aussi depuis un appartement voisin. Nous avons testé 12 systèmes et c’est sur la portée que s’affichent les plus grandes différences.
Les cinq modèles sans surveillance vidéo se sont montrés plus performants que la plupart de ceux avec écran, particulièrement en ce qui concerne la portée à l’intérieur. Ils ont obtenu une bonne note pour ce critère. Parmi les appareils vidéo, seuls les modèles de Philips Avent et de Alecto tiennent la comparaison. Les autres ne réussissent pas à bien transmettre les signaux à travers les murs.
Applications difficiles à manier
Quant aux deux applications testées, elles obtiennent les meilleures notes de portée, à l’intérieur, comme à l’extérieur. En effet, elles fonctionnent via le WiFi ou le réseau de téléphonie mobile, donc la distance entre les appareils n’est pas déterminante. C’est au niveau du maniement que cela se corse pour elles. Babyphone Saby est, de ce point de vue, «insatisfaisant». Les experts ont constaté qu’il est possible de désactiver la surveillance en tapotant sur son téléphone et sans en être averti.
Au final, trois modèles sans vidéo se distinguent du reste de la sélection: ceux de Reer, Alecto et Philips Avent, jugés «très bon».
Le babyphone vidéo de Beurer, modèle BY 110 n’est jugé que «satisfaisant». Il a la moins bonne qualité de transmission à l’intérieur. A l’extérieur, il commence à flancher à une distance de 110 mètres déjà. Et, à 170 mètres, la transmission est interrompue, contre environ 500 mètres pour les autres appareils testés.
Le fabricant Beurer nous indique vouloir améliorer la portée de son BY 110. Quant au modèle BY 84, également jugé «satisfaisant», il n’a, jusqu’ici, pas fait l’objet de réclamations de la clientèle, précise Beurer. L’entreprise dit toutefois vouloir examiner le son des appareils. L’avantage des babyphones avec fonction vidéo et des applis, c’est qu’ils fonctionnent dans les deux sens. En plus d’entendre leur progéniture, les parents peuvent donc aussi communiquer avec elle.
Placer l’appareil à 1 mètre de distance
Autre critère important: les babyphones ne doivent pas exposer les bébés à de l’électrosmog. Dans ce domaine, les parents peuvent a priori être rassurés. Contrairement aux anciennes générations de babyphones, les modernes ont des émissions faibles. Les experts ont mesuré entre 0,2 et 2,1 volt/mètre à une distance de 1 mètre de l’appareil et sans utiliser le mode éco, sensé réduire les émissions. C’est 100 fois moins que les limites d’émissions actuelles. Toutefois, la hauteur de ces seuils est remise en cause. Selon la Fondation de recherche pour l’électricité et la communication mobile de l’EPFZ, les limites actuelles protègent contre les risques pour la santé connus des champs électromagnétiques. Mais certains experts estiment que même les champs électromagnétiques faibles peuvent avoir une influence négative. Pour eux, les limites actuelles sont trop élevées. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) recommande de placer l’appareil à un mètre du lit de l’enfant. Peter Schlegel, expert en électrosmog, conseille même une distance d’au moins deux mètres.
Andreas Schildknecht / sp
Les critères du test
Le laboratoire Müller BBM de Munich, en Allemagne, a testé pour Bon à Savoir et l’émission alémanique «Kassensturz» dix babyphones composés d’une unité parent et d’une unité enfant, ainsi que deux applications. Ces dernières ont été testées en version 12 d’Android et 15 d’iOS, sur un iPhone 13 et un One Plus 9. Voici les cinq critères:
1. Portée
Les experts ont mesuré, à l’intérieur comme l’extérieur, à quel moment les premières perturbations apparaissent et quand la transmission est interrompue. A l’intérieur, la qualité de transmission a été mesurée à différents points avec un nombre croissant de parois et de plafonds. A l’extérieur, les experts ont mesuré la distance en mètres, jusqu’à l’apparition des perturbations.
2. Maniement
Deux experts ont évalué la facilité avec laquelle les appareils se configurent et si l’utilisation au quotidien fonctionne sans difficulté.
3. Qualité du son
A l’aide d’enregistrements identiques, le laboratoire a évalué la qualité de la transmission.
4. Qualité de la vidéo
La qualité de l’image a été observée, d’une part, dans des conditions de bonne luminosité et, d’autre part, dans un environnement sombre.
5. Consommation d’électricité
Le laboratoire a mesuré avec un multimètre la consommation de l’unité parent ainsi que de l’unité enfant. Les modèles avec écran sont plus gourmands en énergie.