Sous l’insistance de votre agent, vous avez cédé et signé vos polices d’assurances auto, ménage ou responsabilité civile (RC) pour cinq ans, voire même dix ans? Rassurez-vous, vous n’êtes pas un cas isolé. Posez la question autour de vous et vous verrez: peu auront tenu bon et signé un contrat d’un an, renouvelable tacitement. Pourtant, cet engagement sur la durée ne protège en rien l’assuré, qui n’est à l’abri ni d’une hausse des primes ni d’une modification des conditions générales. Le principal gagnant, c’est l’agent ou le courtier. En effet, plus l’échéance est éloignée, plus généreuse sera sa commission. C’est tout.
Ce dernier n’est pas dupe et présente l’affaire à ses clients très habilement. Si vous l’interrogez, il ne manquera pas de vous préciser, à juste titre, qu’en cas de changement de véhicule ou de propriétaire, de modification des primes et, bien sûr, de sinistre, vous pourrez changer de compagnie même si le contrat n’est pas échu. Outre l’intérêt immédiat du commercial, les assureurs ont tout à gagner de cette pratique qui bride leur mise en concurrence.
De leur côté, nos voisins français tentent aujourd’hui de libéraliser leur système. Un projet de loi prévoit, en effet, la possibilité de résilier à tout moment un contrat d’assurance automobile et habitation à l’issue de la première année. L’objectif clairement avoué: instaurer plus de concurrence dans le secteur et faire baisser les prix. Sans surprise, les assureurs de l’Hexagone ne voient pas cette évolution d’un bon œil et affirment qu’elle induira une augmentation des dépenses administratives, et donc une inévitable hausse des primes.
Bref, d’un côté comme de l’autre de la frontière, les assureurs campent sur leur position et les consommateurs attendent toujours un modèle qui soit réellement pensé pour eux.
Zeynep Ersan Berdoz