Heureux détenteurs d’un abonnement général: le facteur a glissé un nouveau bon dans leur boîte à lettres. Il s’agit, cette fois, d’une réduction de 25 fr. à faire valoir sur l’achat d’un abonnement demi-tarif… à condition d’être un nouveau client. Les CFF comptent sur eux pour faire leur promotion.
Gageons que, sur les quelque 480 000 enveloppes distribuées cette semaine, les trois quarts ont été classées verticalement. Mais, grâce à ces opérations, les graphistes et les facteurs ne chôment pas. Après l’enveloppe ornée d’un nœud rouge avec la carte d’accompagnement, il y a eu la pochette, rouge aussi, contenant des bons d’une valeur de 120 fr., selon l’ancienne régie.
Petit bémol: les guichets se raréfient et les automates à billets suivront bientôt au rebut casquettes de chef de gare et autres minibars. Alors que les CFF se la jouent connectés pendant toute l’année, ces petites cartes appartiennent à une ère révolue.
Pour les utiliser, il faudra en effet se résigner à faire la queue aux rares guichets encore desservis. On optera alors, à choix, pour un rabais de 30 fr. sur un «voyage en Europe». Ou un «service bagages» d’une valeur de 10 fr., alors que la moindre prestation coûte 12 fr. et que l’aéroport de Genève ne figure plus sur la carte des CFF. La «gastronomie ferroviaire» se savourera, quant à elle, au wagon-restaurant… à condition de voyager en Intercity. Et inutile d’espérer se faire plaisir dans les trains pour Venis: le menu arbore bien le logo CFF, mais la serveuse refuse cette monnaie de singe!
Quant aux bons pour surclassement de 10 fr., ils conviendront à peu près aux voyageurs allant de Lausanne à Fribourg (prix réel 9.50 fr.) ou à Genève Aéroport (10.50 fr.) La même prestation coûte 16 fr. entre Genève et Neuchâtel et 27 fr. de Bienne à Porrentruy!
Plutôt que de jouer aux faux Pères Noël, les CFF feraient mieux de reverser aux voyageurs, au comptant, les vrais coûts de production de ces pochettes-surprises.
Claire Houriet Rime