La consommation électrique des appareils frigorifiques domestiques a été considérablement réduite durant cette dernière décennie grâce à leur meilleure isolation, une amélioration de la performance des compresseurs et un contrôle plus précis de la température. Dès lors, le système des classes d'énergie ne suffit plus à guider le consommateur dans ses choix, voire l’induit en erreur (lire également l’article sur les étiquettes énergie des lave-linge et sèche-linge paru dans BàS 3/2010 et disponible dans nos archives en ligne).
Un simple coup d’œil dans les commerces le démontre: l’écrasante majorité des réfrigérateurs affiche une classe énergétique A, A+, A++, voire bientôt A+++. Autrement dit: le consommateur a le choix entre du très bon, de l'excellent et de l'encore mieux! Il y aurait de quoi se réjouir si cette information n’en occultait pas d’autres.
Critères trompeurs
La principale lacune se trouve du côté des critères d’attribution des classes. Ceux-ci se basent sur la taille, la forme, l’éventuelle présence d'un compartiment de congélation, le nombre d'étoiles de ce dernier, etc., ce qui ne permet la comparaison qu’entre des appareils similaires et limite ainsi le consommateur dans ses choix. Démonstration basée sur trois critères.
- La taille: si, pour des questions de place, on est amené à s'équiper de deux petits appareils au lieu d'un grand, la consommation finale sera nettement supérieure. Ce qui revient à dire que deux petits réfrigérateurs de 100 litres chacun estampillés A+ consommeront autant qu'un modèle de 200 litres de classe B.
- La forme: à classe d'énergie identique, un congélateur armoire de 200 litres consomme autant qu'un bahut de 280 litres.
- Compartiment de congélation: un réfrigérateur, muni d'un compartiment de congélation trois étoiles, qui s’est hissé en classe A, consomme autant que son homologue en classe C qui en serait dépourvu.
Ces exemples démontrent qu’il est regrettable que le consommateur ne se préoccupe de la consommation d'électricité qu’après avoir choisi le genre de réfrigérateur ou de congélateur et de leur taille. Alors que ce critère est également déterminant en amont, au début de la réflexion.
Afin de remédier à ce problème, les associations de consommateurs et de protection de l'environnement militent pour un rééchelonnement de ces classes (A deviendrait D, A+ deviendrait C, etc.). Les fabricants y sont farouchement opposés, craignant ne plus pouvoir écouler leurs stocks.
Consommation d’énergie
Dans l’intervalle, au moment de choisir un appareil, il faut accorder davantage d'importance au total de la consommation annuelle (kWh/an), figurant également sur l'étiquette énergie (voir illustration), plutôt qu'à la lettre de la classe énergétique, pourtant mieux mise en valeur. En divisant par quatre ce chiffre, il est possible d’estimer l’impact de l’appareil sur la facture d’électricité. Ainsi, par exemple, une consommation annuelle de 300 kWh équivaut à environ 75 fr. d'électricité.
Energie grise
Enfin, les coûts environnementaux de fabrication et de recyclage des réfrigérateurs deviennent de plus en plus importants par rapport à leurs coûts de fonctionnement. Ainsi, leur énergie grise représente environ 7 ans de consommation électrique pour un appareil de classe A++, 5 ans pour un modèle A+ et 4 ans pour un A. Une raison supplémentaire de privilégier l'achat d'un appareil d’une marque réputée pour la longévité de ses produits et la qualité de son service après-vente.
Laurent Zahn
La Bonne Combine
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