La Bourse reste dans l’attente d’une éventuelle reprise et le petit investisseur ne sait plus à quel produit se vouer. Face à son inquiétude, les ETF (Exchanged Traded Funds) ont le vent en poupe, l’offre ayant littéralement explosé. Le principe est simple: répliquer aussi fidèlement que possible un indice comme, par exemple, le SMI. Et, pour cela, pas besoin d’un gestionnaire dont les servives sont hors de prix, il suffit de reconstituer les ingrédients du SMI, via les actions des 20 grandes entreprises suisses qu’il inclut (Nestlé, UBS, Novartis, Swatch, etc.). Or, ce qui est inabordable pour la plupart des petits investisseurs devient possible avec un ETF, puisque, ainsi, ils achètent une ou plusieurs parts d’un produit contenant la totalité de ces sociétés.
Parmi les meilleurs
Outre la diversification, les ETF engendrent des frais raisonnables. Il est, en effet, possible d’investir sur la totalité des actions du SMI en une seule transaction, ce qui limite évidemment les coûts d’acquisition. Et les frais liés à la gestion dite passive sont, eux aussi, très réduits, puisque cette dernière n’est que «mécanique». Enfin, contrairement aux produits structurés, les ETF – tout comme les fonds de placement – sont seulement déposés dans une banque: ils n’entrent donc pas dans les actifs de faillite si cette dernière rencontre mauvaise fortune.
Les résultats sont-ils à la hauteur des promesses? «Ils dépendent forcément de l’évolution de l’indice de référence, répond Roland Bron, directeur romand de VZ VermögensZentrum. Mais, à défaut d’être le ou les meilleurs produits calqués sur cet indice, ils sont régulièrement parmi les plus intéressants, ce qui peut sérieusement faciliter le choix d’un petit investisseur.» Et, en effet, si l’on se réfère, par exemple, à 53 produits (47 fonds de placement et 5 ETF) investissant dans le marché suisse des actions durant les trois dernières années (voir critères de sélection dans le tableau), on constate que les 5 ETF se situent dans les 14 meilleures places du classement, affichant un rendement total de 5,30% à 5,98%, tandis que le SMI était à 6,33%.
Avec une même comparaison, mais sur une période plus tumultueuse pour la Bourse (juin 2011 à mai 2012), ces 5 ETF limitent également les dégâts, et donc les pertes (–3,09% à –4,26%, contre –2,76% pour le SMI) et, surtout, se placent dans les neuf premières places sur 62 produits. Ils évitent, par exemple, de prendre le bouillon engendré par le Fonds BCV Systematic Swiss Equity A (–20,99%!).
Risques réels
Produit miracle, donc? Certainement pas! D’abord – les exemples ci-dessus le démontrent –, l’investisseur prend un risque de marché: si l’indice de référence plonge, l’ETF plonge fatalement avec lui. Un conseil dès lors: n’investissez que sur des indices que vous connaissez (il y en a des franchement farfelus…) et dans lesquels vous avez foi.
Autre problème: tous les ETF ne reproduisent pas leur indice de la même façon. La réplication «physique» a le mérite de la transparence, puisqu’elle englobe en tout et pour tout les 20 titres du SMI. La réplication «synthétique», en revanche, inclut bien sûr aussi les titres «vifs» (les 20 du SMI), mais intègre encore un «swap», c’est-à-dire un contrat d’échange de performance avec un intervenant extérieur, souvent une banque d’investissement. On vous laisse imaginer les problèmes si cette banque s’appelle, ou plutôt s’appelait Lehman Brothers…
Christian Chevrolet
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.