Débrancher ses appareils
Le quart de la consommation électrique des équipements informatiques pourrait être évité, selon l’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Dans ce but, on débranchera ses appareils le soir, car même les fonctions de veille sont énergivores. Fermer le plus souvent possible l’interrupteur d’alimentation de son boîtier TV ou désactiver le wifi permet également de limiter la consommation d’énergie. Il est recommandé de brancher ses équipements (ordinateur, imprimante, box) sur une multiprise à interrupteur et de l’éteindre. Sinon ceux-ci continuent à consommer de l’électricité.
Par ailleurs, charger son smartphone la nuit est une mauvaise habitude. Même lorsque le téléphone est chargé à 100%, le chargeur continue d’absorber de l’électricité. C’est ce qu’on appelle la «veille cachée». L’Ademe recommande de ne laisser branchés les appareils que le temps nécessaire à leur chargement. Sans compter le fait que laisser brancher son téléphone toute la nuit risque d’user la batterie prématurément.
Faire durer ses équipements
L’univers numérique émet plus de gaz à effet de serre que l’aviation civile! Il est constitué de 34 milliards d’équipements dans le monde pour 4,1 milliards d’utilisateurs, soit huit objets par détenteur. Leur fabrication représente l’essentiel de l’impact environnemental du numérique. Prolonger la vie de ses équipements est donc crucial. Il ne faut pas céder aux sirènes du marketing sur le cycle de renouvellement des appareils. Garder quatre ans un smartphone plutôt que deux ans améliore de 50% son bilan environnemental.
On peut aussi acquérir du matériel reconditionné, d’occasion ou un téléphone portable équitable. Citons l’exemple du Fairphone, smartphone éthique et conçu pour faciliter les réparations. S’équiper léger est une autre pratique vertueuse. Concrètement, il faut acheter du matériel adapté à ses besoins. En réfléchissant mieux aux appareils dont il a réellement besoin, le consommateur peut réduire ses achats et influencer les fabricants. Il n’est pas nécessaire de posséder en parallèle un téléphone portable, un ordinateur, une tablette ainsi qu’une montre connectée.
Limiter l’usage du cloud
L’informatique en nuage, porte mal son nom. Elle nécessite une infrastructure très lourde (routeurs, centres de données, etc.). Cette solution, certes pratique, impose des allers-retours incessants entre le terminal de l’utilisateur et les serveurs. Elle est souvent superflue. On peut limiter au maximum l’usage du cloud en stockant le plus possible ses données sur un disque dur externe ou en les sauvegardant «en local» sur l’ordinateur ou le téléphone utilisé.
Dans tous les cas, il faut réduire au maximum l’utilisation du cloud en 4G. Une pratique vertueuse est de ne conserver en ligne que les fichiers partagés et modifiés au quotidien. On fera attention à trier et à supprimer les photos ratées avant qu’elles ne migrent sur le nuage. Quant au streaming vidéo, il est aussi très énergivore. Regarder des contenus en basse définition permet d’en réduire l’impact. Par exemple, sur Netflix, on consomme jusqu’à 3 Go de données par heure en haute définition, mais seulement 1 Go en définition standard. Enfin, on se limitera à utiliser le streaming uniquement pour regarder des vidéos, YouTube étant devenu l’un des premiers moyens d’écouter de la musique en ligne.
Usage raisonnable des e-mails
La charge que représente l’envoi d’un courriel dépend du poids des pièces jointes, du temps de stockage sur un serveur mais aussi du nombre de destinataires. Multiplier par dix le nombre de destinataires d’un e-mail multiplie par quatre son impact, souligne Greenpeace. Dans son guide «La face cachée du numérique», l’Ademe explique que chaque donnée transmise parcourt en moyenne 15 000 km pour rejoindre les serveurs du fournisseur d’e-mails puis le destinataire du message. Il est donc conseillé de ne pas utiliser d’images en signatures graphiques qui alourdissent inutilement le message envoyé.
Pour envoyer de gros fichiers, on privilégiera l’usage de plateformes de partage, comme WeTransfer ou Dropbox, plutôt que les pièces jointes. On veillera également à se désabonner des lettres d’information non désirées «Supprimer ses e-mails du serveur ne fait pas de mal, mais a un effet minime. Il faut, en moyenne, deux fois plus d’énergie pour expédier un e-mail que pour le stocker pendant un an», souligne Frédéric Bordage, fondateur de la communauté GreenIT.fr et auteur du livre «Sobriété numérique: les clés pour agir».
Cibler les recherches
Les moteurs de recherche sont gourmands en CO2, ne serait-ce que par le biais des grands centres de données qui leur permettent de fonctionner. On peut optimiser ses recherches en étant le plus possible précis dans ses requêtes. Au lieu de les solliciter, il est plus efficace de taper directement l’adresse du site qu’on souhaite consulter. Créer des «favoris» sur son navigateur pour les sites régulièrement visités limite également leur utilisation. Des moteurs de recherche écologiques ont par ailleurs fait leur apparition ces dernières années. Ecosia, par exemple, reverse 80% de ses bénéfices à la plantation d’arbres dans une vingtaine de pays. L’entreprise allemande revendique plus de 85 millions d’arbres plantés depuis sa création. Ces sites dit «écolos» sont de simples habillages des résultats de recherche de Google, Yahoo ou Bing, estime cependant Frédéric Bordage, pour qui le procédé s’apparente à du «greenwashing».
Alexandre Beuchat