Les 1er (AVS) et 2e piliers représentent environ 60% du dernier salaire. Ils sont censés couvrir les besoins financiers d’une personne à la retraite. Mais les courtiers, les banques et les assurances recommandent vivement une épargne privée supplémentaire. Leurs cibles sont aussi les jeunes qui débutent une activité professionnelle. Ces derniers peuvent donc se demander: le système de base comprenant l’AVS et les caisses de pension est-il suffisant, ou faut-il ajouter une cotisation individuelle?
Premièrement, celui qui ouvre, à 25 ans, un compte 3a, également appelé «prévoyance liée», doit le savoir: l’argent mis de côté ne sera disponible que cinq ans avant sa retraite. Il ne sera donc pas disponible pendant de longues années. C’est évidemment assez contraignant pour un jeune qui a souvent des besoins, qui pour l’achat d’une voiture, qui pour des meubles, etc. Mais, s’il souhaite économiser très tôt pour ses vieux jours, il n’y a aucun doute possible, c’est la solution la plus avantageuse, avec un rendement global bien supérieur à un compte épargne (voir tableau).
Le 3a pour l’accès au logement
Le 3e pilier lié peut tout de même être exceptionnellement retiré dans les cas suivants: l’invalidité d’abord, mais aussi un départ définitif à l’étranger, s’installer comme indépendant, le rachat des lacunes de son 2e pilier et l’accès à un logement. Ce dernier point est peut-être le plus intéressant, car il permet de transformer sa prévoyance en un investissement à plus court terme. Une personne qui commence à placer 500 fr. par mois dès ses 25 ans aura, en effet, accumulé près de 100 000 fr. à 40 ans, une somme pouvant servir de fonds propres pour l’achat d’une maison ou d’un appartement.
Autre avantage: les cotisations versées peuvent être déduites entièrement du revenu imposable. Attention toutefois, le capital épargné est aussi taxé lors de son retrait, mais à un taux privilégié de 10% environ.
Le 3e pilier existe encore sous une forme plus souple, le 3b ou prévoyance libre. La durée du contrat peut être choisie et il est possible d’obtenir un prêt (lire «Emprunter grâce au 3b», TCF 8/2012) ou même de racheter le capital. Pas de déduction fiscale lors du versement, mais le rendement n’est pas taxé, contrairement à l’épargne classique. Il est, en revanche, moins intéressant que ceux proposés pour un compte 3a (entre 1,5% et 1,75% aujourd’hui). Et l’opération est astreignante, car le versement des mensualités fixées est obligatoire, alors qu’il est facultatif avec la prévoyance liée.
Des produits de placement variés
Moins avantageuses, mais prenant en compte les aléas de la vie, les assurances vie garantissent le capital à terme ainsi qu’une rente en cas d’invalidité. Elles libèrent également du paiement des primes lors d’une incapacité de gain. Enfin, alternative plus risquée, il est toujours possible d’investir dans des fonds de placement. Un jeune qui vise le long terme peut être tenté par un portefeuille d’actions avec un rendement plus important. Comme l’investissement dure plusieurs dizaines d’années, le risque est en effet diminué, les périodes de crise économique étant compensées par celles plus prospères.
Loïc Delacour
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