S’ils se ressemblent, ils ne se valent pas tous. Bon à Savoir a donc fait analyser 15 paquets de mouchoirs parmi les marques les plus vendues en Suisse par un laboratoire spécialisé. Des experts se sont penchés sur leurs capacités de résistance, d’absorption ou encore leur comportement lors d’un passage dans la machine à laver (lire encadré).
Les résultats sont, dans l’ensemble, corrects et ont permis à quatre produits de se distinguer avec l’appréciation globale «bon». Il s’agit des Kleenex Balsam, Tempo Classic, Linsoft Strong ainsi que des Jeden Tag disponibles dans les magasins Spar. Les onze autres ont été jugés «satisfaisant».
Prix du simple au quadruple
Le vainqueur du test est le Kleenex qui est aussi le plus onéreux, à 3.2 ct. le mouchoir. Les moins chers sont tous des marques propres aux distributeurs Aldi, Coop, Denner, Landi, Lidl et Spar. Ils reviennent à 0.8 ct. la pièce.
Tous les tissus du panel comportent quatre couches hormis celui de Linsoft Strong de Migros qui en a une de plus. Trois des quinze échantillons contiennent du baume: le Kleenex et le Coop Oecoplan se composent de souci – une plante médicinale –, alors que le Linsoft Recycling a de la fleur de tilleul. La majeure partie des produits est fabriquée à partir de pâte fraîche, seulement deux l’étant avec des matériaux recyclés.
Tempo le plus solide
Lorsqu’on se mouche, la pression peut être forte. Il est donc primordial que le tissu ne se déchire pas facilement. Le laboratoire a ainsi testé la résistance à la traction des mouchoirs secs et humides. A cette épreuve, c’est le Tempo Classic Cotton Touch qui s’est montré le plus costaud avec une note de 5.9. A l’opposé, le Linsoft Recycling a rapidement rendu les armes. Migros explique que les fibres de papier recyclé sont plus courtes, raison pour laquelle un tel produit aurait une résistance moindre.
Autre critère important: la douceur. C’est surtout vrai pour les peaux sensibles ou sensibilisées par un rhume carabiné. Sur ce point, c’est le Kleenex Balsam qui s’en sort le mieux avec la note maximale, suivi par le Linsoft Classic en tissu ouaté extradoux (5.4), puis du Coop Oecoplan (5.1).
La qualité d’absorption a, elle aussi, été mesurée par le laboratoire. Les meilleurs scores ont été réalisés par le Linsoft Classic vendu chez Migros ainsi que le Floralys de Lidl. En revanche, le vainqueur a flanché sur ce point. Il est même le seul article du panel à écoper d’une note «peu satisfaisant».
Par rapport aux précédents tests de mouchoirs réalisés par Bon à Savoir, un nouveau critère a été pris en compte: la quantité de poussières émises lors de l’utilisation. Celles-ci peuvent irriter les muqueuses et provoquer des éternuements. Les émissions sont particulièrement faibles avec les Kleenex, Jeden Tag, Linsoft Strong et Linsoft Recycling. Le Coop Prix Garantie n’est en revanche pas avare en poussières, d’où sa note «peu satisfaisant». Etonnamment, le Linsoft Classic est ici beaucoup moins bon que les deux autres produits de la même marque. Migros désire faire des tests de son côté avant de se prononcer.
Le supplice de la machine
Lorsqu’un mouchoir est laissé dans la poche d’un habit lavé dans la machine, cela peut vite virer au bal de confettis. C’est le cas avec les Linsoft Strong, Solo Premium, Coop Qualité & Prix, Coop Oecoplan, Soft Star, Linsoft Recycling, Denner et Volg. A l’inverse, le Tempo Classic Cotton Touch et le Coop Prix Garantie sont très indulgents avec les têtes en l’air qui oublieraient de faire leurs poches avant le passage dans la machine: ils sont sortis presque indemnes d’un lavage à 40°C.
Selon Migros, la résistance au lavage dépend d’agents spécifiques qui sont ajoutés au papier. S’il y en a trop, le géant orange estime que c’est la douceur du tissu qui en pâtirait. Le compromis semble pourtant avoir été trouvé avec le Kleenex, puisqu’il est très doux et avait encore fière allure en sortant du lave-linge.
Jeannette Büchel / ld
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.
EN DÉTAIL
Les critères du test
Les mouchoirs ont été analysés par les Laboratoires allemands Hohenstein, à Bönnigheim, et PZT, à Wilhelmshaven.
1 / Résistance: les tissus sont-ils résistants lorsqu’on se mouche et qu’on s’essuie vigoureusement le nez? La force nécessaire pour déchirer une lingette sèche ou humide a été mesurée.
2 / Douceur: six testeurs ont évalué la sensation des mouchoirs sur le nez et les doigts.
3 / Poussières émises: afin d’analyser la quantité de poussières produite par le mouchoir lors d’un éternuement ou lorsqu’on se mouche, les tissus ont été placés sur un support à pinces. Des jets d’air ont ensuite été simulés. Enfin, une jauge a compté le nombre de particules de poussières émises. Le test a été réalisé sur trois mouchoirs de chaque marque.
4 / Comportement au lavage: trois mouchoirs par produit ont été lavés avec des tissus foncés. Deux experts ont ensuite examiné leur comportement: ont-ils laissé des peluches et, si oui, combien?
5 / Absorption: quelle quantité d’humidité les mouchoirs sont-ils capables d’absorber? Chaque lingette a été pesée puis plongée dans un liquide. Le laboratoire a alors pu déterminer le pouvoir d’absorption des différents produits.