Les anglophones et les francophones disent kleenex. Pour les Allemands, c’est un Tempo. Depuis longtemps, ces deux noms de marques sont devenus des noms communs pour désigner les mouchoirs en papier. Normal, puisque ce sont là les pionniers en la matière.
En effet, le Kleenex existe depuis 1924. Il a alors été lancé par Kimberly Clark aux Etats-Unis pour servir de lingette démaquillante. Le Tempo vient d’Allemagne, où il a été commercialisé en 1929, mais seulement en pharmacie dans un premier temps. Le fait de ne pas réutiliser un mouchoir plein de bactéries était alors largement mis en avant dans la lutte contre les infections.
Aujourd’hui – serait-ce grâce à cette longue expérience? – ces deux marques remportent notre test comparatif.
Les phases du test
Bon à Savoir et son partenaire alémanique K-Tipp ont mis à l’épreuve douze produits. Pour cela, ils ont été confiés à l’Institut Hohenstein, laboratoire spécialisé allemand. Ses experts ont évalué:
- La douceur: c’est la qualité première attendue d’un mouchoir. Neuf personnes, hommes et femmes, ont noté la douceur du papier au toucher, sur la main et sur le nez (sur une échelle allant de 1 à 5).
- La résistance: presque aussi importante que le premier critère, la solidité du papier, à l’état sec et humide, a été évaluée à l’aide d’un procédé mécanique.
- Le pouvoir absorbant: les spécialistes ont mesuré la vitesse à laquelle le mouchoir absorbe le liquide et la quantité ainsi absorbée.
- Le comportement au lavage: qui n’a jamais oublié son mouchoir dans une poche avant le lavage? Les experts ont donc aussi noté comment se présentaient les résidus de papier après lavage (avec un T-shirt noir, un jean noir, un morceau de velours côtelé lilas foncé et une chemise d’homme), ainsi que la facilité (ou non) à les ôter des tissus à l’aide d’un rouleau à textiles adhésif.
Douceur variable
Les deux ancêtres du mouchoir, Tempo et Kleenex l’emportent sans difficulté, notamment pour leur douceur. C’est d’ailleurs dans cette partie de l’évaluation, la plus importante du test, que les différences étaient les plus marquées.
Parmi les quatre premiers du classement, c’est le produit Denner qui est le moins doux. A noter que c’est celui des douze mouchoirs qui offre le meilleur rapport qualité-prix (0.09 fr./
10 pces). Plus cher, le Linsoft Classic FSC (0.15 fr./10 pces), quatrième du classement, offre davantage de douceur.
Papier imprimé plus rêche
C’est essentiellement pour leur manque de douceur que trois articles se placent en queue de peloton. Deux d’entre eux, le Paper+Design et le Ihr, sont des mouchoirs avec des motifs imprimés.
Réagissant à ces résultats, André Baldauf, de Paper+Design, explique que lors de la fabrication de mouchoirs imprimés, une cellulose spéciale, mieux adaptée à l’impression, doit être utilisée. Il exige que notre appréciation soit plus clémente, sans quoi ces produits imprimés seraient désavantagés. La maison Ideal Home Range, pour sa part n’a pas pris position.
Chez Coop, dont les Prix Garantie, sont les seuls mouchoirs non imprimés classés «peu satisfaisant», on dit ne pas souhaiter commenter ce résultat. Mais le distributeur estime que les méthodes d’évaluation utilisées lors du test sont inconnues. Pourtant, l’Institut Hohenstein est un laboratoire renommé et sa méthode est utilisée depuis des années.
Pour le pouvoir absorbant, le produit de Tempo est le seul à mériter l’appréciation partielle «très bon». Mais la plupart des autres décrochent la mention «bon» ou du moins «satisfaisant». Excepté les deux mouchoirs de Coop, l’Oekoplan et le Deluxe, qui obtiennent un «peu satisfaisant».
En ce qui concerne la résistance, le Linsoft Classic est l’unique article testé à s’être montré «très bon». Aucun des autres n’a cependant été de solidité insatisfaisante. Seul le Prix Garantie de Coop est «peu satisfaisant».
L’épreuve du lave-linge a été rude pour la marque Linsoft. Réaction de Migros: «Nos produits sont intentionnellement moins résistants à l’humidité à cause de leur influence positive sur l’environnement.» Ainsi, ces mouchoirs se dégraderaient plus rapidement dans la nature, mais partiraient aussi plus vite en morceaux dans un lave-linge.
En matière d’environnement, relevons que seuls les Linsoft Classics sont fabriqués à partir de bois FSC, exploité dans le respect de critères écologiques et sociaux. Le fabricant des Kleenex indique cependant vouloir passer à la cellulose à base de bois FSC «dans le courant de 2008».
Se moucher: oui, mais...
Enfin, sachez qu’il est conseillé de ne pas se moucher trop fortement. Ou, mieux encore, mais nettement moins distingué: ne pas utiliser de mouchoir et faire comme certains sportifs: se boucher une narine d’un doigt et expulser le contenu de l’autre. Cela afin d’éviter que les sécrétions nasales infectées ne remontent jusque dans les sinus, voire dans l’oreille moyenne, et y provoquent des infections.
Rolf Muntwyler / ew