C'est en lisant notre rubrique «La glace à double prix» dans la dernière édition de Bon à Savoir que notre lectrice a réagi. L'article relatait l'expérience vécue par Katrin Wagoun, à qui la succursale de Coop Jonction, à Genève, a demandé 8.95 fr. pour un bac de crème glacée pourtant proposé à 7.90 fr. au rayon. Interpellé, le gérant invoque l'erreur et rembourse la différence sans discuter. Mais 15 jours plus tard, rebelotte: la glace est toujours vendue 8.95 fr. et affichée à 7.90 fr.! Erreur encore, avoue Coop un tantinet gênée.
Erreurs à répétition
Or, notre lectrice enfonce encore un peu le clou, puisqu'elle nous fait parvenir un extrait de l'article paru le 14 octobre dans le magazine Coop, où les figues de la Vallée du Jerte sont mentionnées au prix de 3.95 fr., alors qu'on lui en a demandé 4.20 fr. le lendemain à la succursale de Florissant, à Genève aussi (voir annonce et ticket de caisse).
Le cas est toutefois plus délicat. Face à une erreur entre un prix indiqué au rayon et celui demandé à la caisse, le commerce n'a, en effet, pas le choix: il doit se référer à celui affiché à l'étalage. En revanche, il n'est pas nécessairement tenu par les chiffres mis en avant dans une publicité. Même s'ils sont insérés dans un texte présenté comme du contenu rédactionnel?
«Le journal de la Coop a un but publicitaire, répond Silvia Diaz, juriste à Bon à Savoir. Or, en principe, l'envoi d'un catalogue ou d'une liste de prix n'est pas considéré comme une offre et ne lie pas celui qui la formule. Cependant, la règle n'est pas absolue: si le commerçant s'écarte sans justification des indications contenues dans sa publicité, ou s'il agit contrairement aux règles de la bonne foi, il peut être tenu de dédommager le client. Et selon la loi sur la concurrence déloyale, il est aussi interdit d'utiliser des prix mensongers destinés, par exemple, à attirer un client dans un magasin, alors qu'en réalité les biens proposés sont vendus à un montant plus élevés. Mais la législation prohibe uniquement la volonté délibérée de tromper le consommateur et ne couvre pas le cas d'une simple erreur d'impression dans un catalogue publicitaire».
A bien plaire
Dans le cas de notre lectrice, la situation semble donc claire: il n'y a pas de droit au remboursement. Mais, évidemment, rien n'empêche Coop de se montrer plus flair play que la loi. C'est d'ailleurs ce qu'elle compte faire, car l'erreur n'était pas dans la promotion: «Le prix enregistré dans le système de caisse aurait dû être de 3.95 fr., comme indiqué dans notre magazine, constate son porte-parole Ramon Gander. Nous prions votre lectrice d'excuser cette erreur et sommes bien sûr disposés à lui rembourser la différence.»
Christian Chevrolet