Rose, rouge, noir ou bleu, de Hawaï, de l’Himalaya ou d’Iran, certains sels sont désormais proposés comme des produits chic à prix d’or. Les plus chers sont vendus jusqu’à 300 fr. le kilo note Capital (M6). De tels tarifs sont-ils justifiés? Le reportage nous apprend que le sel rose de l’Himalaya, qu’on trouve dans certains commerces à plus de 100 fr. le kg en Suisse, est acheté entre 80 ct. et 1.20 fr. au Pakistan. Les marges sont juteuses: un importateur français vend 8.30 fr. un minimoulin qui en contient 100 g.
Or, ce produit lui coûte 1.70 fr., soit 14 ct. de sel, 36 ct. de main-d’œuvre et 1.20 fr. pour le moulin… qui est l’élément le plus cher!
Un vendeur admet pourtant qu’il n’y a pas de différences organoleptiques entre les sels, tous composés à 99,9% de chlorure de sodium. Les bienfaits pour la santé vantés par certains vendeurs, par exemple pour les produits himalayens, sont ainsi contestés par une étude de l’OSAV. Cette dernière souligne que les nutriments décelés dans ces sels se trouvent en quantité trop faible pour avoir un impact nutritionnel. Autre révélation: le sel à la truffe contient seulement 1,2% à 4,5% de brisures de truffe blanche. Or, cette dernière a bien moins de saveur que sa sœur noire plus coûteuse. Du coup, le goût provient… d’un arôme de synthèse! Sachez enfin que le sel doré l’est par du E171, soit du dioxyde de titane, soupçonné d’être cancérigène
Capital, «Sels du bout du monde: ils assaisonnent vos plats à prix d’or», 16.12.2018, M6 ⇨ A revoir en ligne sur www.6play.fr.
seb