L'Audi A4 figurait parmi les dix modèles les plus vendus en Suisse en 2014. Mais comme le révèlent les statistiques de l’Association des importateurs suisses d’automobiles, Auto-Suisse, l’allemande ne s’est pas distinguée que sur ce point. Elle caracole en tête des véhicules qui ont été le plus rappelés en concession. A fin octobre, pas moins de 9700 Audi A4 (S4 et RS4 incluses) ont dû faire un crochet inattendu au garage. La cause? Une erreur de logiciel qui empêcherait le déploiement normal des airbags en cas d’accident.
Toutes marques confondues, ce bug n’est que l’un des 348 défauts recensés par l’Office fédéral des routes (Ofrou) en 2014. Un chiffre impressionnant qui reflète les nombreux problèmes rencontrés par l’industrie automobile: au cours des cinq dernières années, le nombre de rappels a triplé! L’Allemagne dispose de données plus complètes qui ont permis d’identifier les marques qui ont été les plus touchées proportionnellement au nombre de voitures vendues. Subaru est en tête, devant Jaguar/Land Rover, Toyota, Honda et BMW. En chiffre absolu, c’est VW qui est le cancre avec 510 000 rappels.
Profit et qualité font mauvais ménage
Une étude menée par le Centre de gestion automobile (CAM) de Bergisch-Gladbach (D) confirme d’ailleurs que 2014 est l’année record des rappels dans l’histoire de l’automobile. Elle note que, en Allemagne, le nombre de cas a même augmenté de 75% par rapport à 2013. Les airbags défectueux ont pesé lourd dans la balance.
Pour Stefan Bratzel, directeur du CAM, les constructeurs sont conscients du problème, mais sont trop occupés à maximiser leur profit à court terme. D’autres facteurs jouent également un rôle dans cette avalanche de défauts. Il y a d’abord l’évolution technologique qui a rendu les véhicules plus sûrs tout en multipliant le risque d’erreurs. Ensuite, on constate que le temps de développement des voitures s’est raccourci pour accélérer le renouvellement des modèles. Et, enfin, la pression sur les prix exercée par les constructeurs sur leurs fournisseurs tire la qualité des pièces vers le bas.
Darko Cetojevic / yng