Boire un thé bien chaud ou une boisson fraîche au beau milieu d’un pâturage après quatre, six, huit, douze ou même vingt-quatre heures de randonnée, c’est possible. Il suffit d’acheter le bon thermos. Pour vous guider selon vos besoins, vos envies et votre budget, nous avons testé dix bouteilles isothermes (lire l’encadré). Sans conteste, les deux modèles les plus chers sont aussi les meilleurs, mais d’autres, moins coûteux, sont loin d’être inintéressants (voir tableau). Tout dépend en fait de l’usage que l’on compte en faire.
Pour les randonneurs assidus
Les deux thermos les plus chers, de marque Theos et Thermos, sont systématiquement arrivés en tête des dix mesures de température que nous avons effectuées. Ils finissent d’ailleurs à égalité parfaite. Ces deux produits sont aussi très légers, quasi incassables et de dimensions réduites, ce qui est fort appréciable dans un sac à dos. Bref, ils répondent parfaitement à une utilisation fréquente et exigeante, pour autant que l’on soit prêt à y mettre le prix (89 fr. et 98 fr.). A nos yeux, l’investissement en vaut la chandelle pour les passionnés de randonnées.
Moins chers mais corrects
Notre test démontre aussi qu’on peut acheter un thermos tout à fait satisfaisant sans débourser une centaine de francs. Jacques Baudat, vice-président de Gastrovaud, l’association vaudoise des cafetiers, restaurateurs et hôteliers, révèle qu’il sert ses cafés à 65°C et estime que ses clients râleraient si leur boisson chaude leur était apportée à 55°C. Bières et boissons fraîches sont quant à elles servies à 8°C. Or, notre tableau montre qu’après six heures, tous les thermos ont maintenu leur contenu à au moins 65°C et 7°C au maximum pour le test fraîcheur. Lors d’une randonnée de six heures à une température ambiante de 24°C (celle de notre test), tous les thermos assurent donc une conservation digne des standards des restaurateurs. Voilà qui relativise l’intérêt de dépenser 100 fr. pour une bouteille isotherme.
Sur la table du jardin
Certains modèles sont même surprenants. Vendu 13.90 fr. à la Coop, le Emsa Rocket fait aussi bien en termes de fraîcheur que les deux thermos les plus chers. Néanmoins, comme le modèle sans marque vendu 15 fr. chez Migros, il n’est pas incassable. Déconseillé de ce fait pour le sac à dos, le Emsa Rocket trônera parfaitement sur la table du jardin l’été. On le préférera d’ailleurs au modèle vendu à 15 fr. par Migros, mauvais dans le maintien des températures.
Les randonneurs occasionnels choisiront de leur côté l’Everyday 100 de Thermos (39 fr.) plutôt que le modèle sans marque vendu 46.90 fr. à la Coop, qui conserve mieux les températures, mais pèche par son poids et ses dimensions.
Sébastien Sautebin
Notre test
Nous avons choisi dix thermos d’un litre que nous avons remplis avec de l’eau très chaude (97°C). Nous nous sommes ensuite servi un verre dans un gobelet en plastique après quatre, six, huit, douze et vingt-quatre heures. A chaque fois, nous avons mesuré la température de l’eau versée dans le gobelet. Les thermos étant conçus pour préserver non seulement la chaleur mais aussi la fraîcheur, nous avons répété l’opération avec de l’eau très froide (1°C). Dans les deux cas, les thermos ont été conservés à une température ambiante de 24°C.
Sur les dix thermos, quatre d’entre eux ont coûté moins de 30 fr., quatre de 33 fr. à 46.90 fr. et les deux derniers 89 fr. et 98 fr. En termes de prix, nous pouvons considérer avoir choisi quatre modèles d’entrée de gamme, quatre de milieu de gamme et deux haut de gamme. Neuf thermos ont été achetés auprès de grands distributeurs (Coop, Migros et leurs commerces satellites Brico Loisirs et SportXX). Un seul, le plus cher, provient d’un magasin spécialisé à Lausanne. A l’exception de la Sahara bottle fabriquée au Japon, tous les thermos, dont la provenance est mentionnée, ont été fabriqués en Chine, y compris le Sigg dont le logo affiche pourtant la croix suisse.