Samedi, billet estampillé UBS pour la visite de l’expo des guerriers de terre cuite provenant du mausolée de l’empereur Qin Shi Huangdi, à Berne. Dimanche, match avec l’équipe suisse de foot sous les couleurs de Credit Suisse.
Les amours de l’art, du sport et de la finance ne datent pas d’aujourd’hui. Les premiers, toujours en quête de moyens, offrent une visibilité aux seconds, géniaux dans l’art de faire des bénéfices.
Seule ombre au tableau: pour se faire voir de loin, les grandes banques délaissent désormais les acteurs locaux, si bien que les contrats de sponsoring se négocient désormais à Zurich Paradeplatz. Credit Suisse soutient les danseurs du Bolchoï, tandis que le bras de UBS va jusqu’à la Sidney Theatre Company.
Dans les petites succursales, on renvoie poliment les gens du cru: au diable les petites troupes de théâtre, les orchestres locaux et les sportifs du dimanche. Ces petites mains se tournent vers les banques cantonales qui ne rechignent pas, elles, à ouvrir leur portemonnaie.
Or, si ceux qui jouent en ligue A sont rares, nombreux sont ceux qui mouillent leur chemise pour un petit club. Autant de clients potentiels qui, un jour ou l’autre, ouvriront un compte 3a ou chercheront à financer la maison de leurs rêves. A l’heure de contracter un crédit hypothécaire, ils se souviendront sans doute du logo qu’arbore la casquette suspendue dans l’entrée depuis le match du petit dernier. Fâchées de perdre du terrain face aux banques cantonales, les grandes institutions devraient se rappeler le bon temps où elles avaient, elles aussi, l’esprit de clocher.
Claire Houriet Rime