Les consommateurs seront mieux informés et, par ricochet, leur santé mieux protégée. En effet, l'étiquetage des produits sera plus transparente au 1er janvier 2014, ou plutôt au 1er janvier 2016 puisque les producteurs et distributeurs auront deux ans pour s'adapter à la nouvelle donne. L'évolution la plus réjouissante concerne l'huile de palme: les fabricants seront tenus de l'indiquer sur l'emballage, alors qu'ils pouvaient jusqu'ici dissimuler sa présence en se contentant de la mention générique «huile végétale» ou «graisse végétale».
On sait que cette huile pose deux problèmes de taille. D'une part, elle est mauvaise pour la santé (maladies cardiovasculaires, etc.) en raison de sa haute teneur en acides gras saturés. D'autre part, son exploitation lucrative contribue à une déforestation fatale à de précieux écosystèmes dans les forêts tropicales de l'Asie du Sud-Est principalement. Le fait qu'elle doive désormais être mentionnée dans la liste des ingrédients est donc un pas de géant pour les consommateurs qui pourront choisir leurs produits en toute connaissance de cause.
Substances allergènes en évidence
A la base de cette révision sur la législation des denrées alimentaires, le Département fédéral de l'intérieur (DFI) et l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) ont annoncé d'autres modifications à compter du 1er janvier prochain. Ainsi, la transparence sera également optimisée pour les substances allergènes: elles devront désormais se démarquer du reste de la liste des ingrédients d'une manière ou d'une autre (police d'écriture, style de caractère, fond coloré, etc.).
En accord avec la nouvelle législation européenne, l'étiquetage nutritionnel sera lui aussi modifié. Désormais, les nutriments les plus défavorables devront être indiqués en premier. Ainsi, la valeur énergétique sera suivie, dans l'ordre décroissant, des teneurs en lipides, en glucides et en protéines. Pour la viande de volaille, les emballages devront contenir les règles d'hygiènes essentielles à sa manipulation pour réduire le risque de maladies dues à la bactérie campylobacter.
Bien que ses révisions soient en partie dues aux impulsions de nos voisins européens, elles ne méritent pas moins d'être saluées. Gageons qu'elles inspirent les chambres fédérales qui tentent actuellement de diluer le projet de révision de la Loi sur les denrées alimentaires (lire «Le Parlement oublie l'intérêt des consommateurs»).
Yves-Noël Grin