Il y a six mois, Bon à Savoir lançait son Observatoire des prix. Un relevé mensuel destiné à suivre concrètement l’évolution des coûts dans le domaine de l’alimentation et d’une série de biens de consommation courante (lire ici). Dans un contexte de hausses massives, il nous semblait important de disposer d’un outil d’évaluation indépendant et, surtout, proche de la réalité des consommateurs. Nous tenions à ce que notre liste de courses reflète le caddie du consommateur du samedi au supermarché, plutôt que celui du panier-type utilisé dans l’indice des prix à la consommation.
Sur la base des enseignements que nous tirons de nos tests et investigations, à longueur d’année, nous avons décidé de créer un panier très concret, constitué exclusivement de produits disponibles dans les rayons lors de nos visites dans les différents supermarchés, Aldi, Coop, Lidl et Migros. Lorsque les produits les moins chers ne sont pas disponibles, nous nous rabattons sur d’autres, dont le prix est plus élevé. La raison de ce choix? Les produits d’entrée de gamme ne sont, de loin, pas tous disponibles dans toutes les succursales, pour des questions de place parfois, mais aussi de stratégie, comme nous l’avons montré dans une enquête en juin dernier.
Par ailleurs, nos tests mettent presque systématiquement en évidence que les produits bio s’avèrent moins nocifs pour notre santé. Nous avons donc choisi d’en glisser près de 20% dans notre liste. Pas davantage, pour éviter de faire exploser la note, le bio restant excessivement coûteux.
Que nous apprend notre Observatoire après six mois? Que les prix montent, que notre pouvoir d’achat baisse comme on pouvait s’en douter, mais dans des proportions bien supérieures à ce que montrent les indices et autres tentatives de comparatifs basés sur des prix théoriques. L’OCDE annonce 2,9% d’inflation en Suisse pour l’alimentation sur un an. L’indice des prix à la consommation 1,7% sur les cinq derniers mois.
Notre Observatoire indique une moyenne de 4,6% d’augmentation sur les six derniers mois, soit un chiffre bien plus élevé, et plus proche aussi de ce que les ménages ressentent.
Vous pensiez avoir des notes plus chères à la caisse? Nous aussi. Nous n’avons pas rêvé.
Pierre-Yves Muller,
Rédacteur en chef