Visiblement, l’information n’est pas une priorité pour la majorité des autorités communales. Lorsque nous avons décidé de constituer une banque de données sur le financement du traitement des déchets ménagers, nous avons envoyé un questionnaire relativement ambitieux aux 805 communes de Suisse romande. Or, hormis quelques bonnes volontés, nous nous sommes heurtés à beaucoup d’incompréhension («pourquoi ces questions», «on ne les comprend pas», «c’est impossible de tout résumer ainsi», etc.) et une masse plus importante encore de parfaite indifférence. Après avoir réduit notre demande à quelques questions basiques et relancé plusieurs fois les secrétariats municipaux, nous pouvons finalement faire le point sur 370 communes, soit seulement 45% de celles que nous avons contactées.
Ce constat est navrant et montre, une fois encore, les limites du fédéralisme. Le Tribunal fédéral donne l’obligation de financer, au moins partiellement, le traitement des déchets ménagers par une taxe incitative. Dans le meilleur des cas, les cantons y répondent en priant les communes de faire le nécessaire. Et, comme chacune tient à sa petite autonomie, nous voici avec quelque 805 politiques en la matière!
Est-ce vraiment normal que deux communes, côte à côte, ne puissent pas s’entendre sur le prix d’un sac, ni même, parfois, sur le modèle? Est-ce admissible que certaines d’entre elles prennent soin d’alléger les charges des familles, tandis que d’autres s’en fichent pas mal? Non, bien sûr. Et pourtant, c’est le cas un peu partout en Suisse, à la fin de janvier 2013… La taxe au sac, bienvenue en elle-même, mérite mieux que cela.
Christian Chevrolet