En 2007, les géants de l’industrie alimentaire comme Coca Cola, Nestlé et Danone, se sont engagés, dans le cadre de l’ UE Pledge, à ne plus promouvoir les aliments trop gras et trop sucrés auprès des jeunes de moins de douze ans. Huit ans après, force est de constater que cette promesse n’est pas respectée, loin de là.
Telles sont les conclusions d’un récent rapport de Foodwatch. Selon l’association allemande, les fabricants continuent à matraquer les enfants avec leurs publicités alors que leurs produits ne remplissent pas les critères fixés par l’Organisation mondiale de la santé pour un régime nutritionnel équilibré. Ainsi, sur les 281 mets analysés par Foodwatch, seuls 29 satisfont aux exigences de l’OMS. Autrement dit, 90% d’entre eux sont trop gras, trop salés ou trop sucrés.
Et en Suisse?
Qu’en est-il en Suisse, pays où certaines entreprises ont adopté le Swiss Pledge mais où étrangement, un enfant sur cinq est en surpoids? La situation est, malheureusement, à l’image du constat dressé par nos voisins allemands, puisqu'une une grande partie des produits incriminés par Foodwatch sont présents sur les étals des supermarchés helvétiques. C’est le cas, notamment, des Cini Minis de Nestlé, des Danino drink de Danone ou des chips Pom-Bär de Intersnack.
Des normes trop laxistes
Conclusion: l’industrie agro-alimentaire n’est pas efficace dans sa lutte contre la malbouffe. D’après les spécialistes, la raison principale tient au fait que les limites nutritionnelles que se sont auto-imposées les fabricants sont trop laxistes. Ainsi, selon leurs normes, les céréales du petit-déjeuner peuvent contenir jusqu’à 30% de sucre alors que l’OMS recommande une quantité maximale de 15%. Les snacks, eux, peuvent cacher jusqu’à 2,5% de sel contre 0,1% si on s’en tient aux conseils de l’OMS!
Les fabricants que nous avons interpellés ne sont bien entendu pas de cet avis. Ainsi, Intersnack affirme avoir développé ses oursons chips avec l’aide de spécialistes de la nutrition neutres et indépendants. Et Nestlé rétorque que l’efficacité de l’EU Pledge est vérifiée chaque année par des organismes indépendants eux aussi. Danone, enfin, botte en touche et prétend prôner depuis toujours une alimentation équilibrée.
Gery Schwager / Chantal Guyon