Le mois de février a été rude pour les cinéphiles. Bloqués chez eux par des températures sibériennes, ils n’ont même pas pu télécharger gratuitement leurs séries et leurs films préférés, la faute à la fermeture du site illégal Megaupload et des plateformes affiliées. Le premier réflexe est de se dire que c’est bien fait: après tout, les internautes n’ont qu’à, comme tout client qui se respecte, passer à la caisse.
Ce raisonnement présente toutefois une faille, car, en matière de vidéo à la demande (VOD) payante, le marché helvétique ressemble à un supermarché soviétique avant la chute du Mur. Pour y faire ses emplettes, il faut se contenter de ce qui garnit les rayons. Seuls les prix ont, eux, été adaptés à la fin de la guerre froide.
Oubliez donc les films d’auteur et les versions originales et mettez la main au portemonnaie: comptez 10 fr. au moins pour acheter un vieux film, entre 2.50 fr. et 7 fr., voire davantage, pour une location. Et les têtes d’affiche se vendent aussi cher qu’un DVD neuf.
De quoi réjouir, et c’est tant mieux, les vendeurs et les loueurs de DVD. Mais, pour dégotter les petites perles que les accros du grand écran avaient eu l’audace de mettre en ligne en toute illégalité, il faudra se rabattre sur les médiathèques. Avec, cette fois, le danger de voir la galette, victime de son grand âge, bloquée dans le lecteur. Vive le cinéma légal!
Claire Houriet Rime