Dans sa célèbre chanson, Yves Montand la pratiquait sur les chemins de terre. Mais la bicyclette a, depuis, conquis les routes goudronnées des villes romandes, bien aidée par l’essor fulgurant des systèmes de prêt et de location de deux-roues. De Genève à Neuchâtel, en passant par Lausanne, Sion, Fribourg ou encore Yverdon, deux sociétés au fonctionnement différent se partagent une flotte de près d’un millier de vélos – dont certains sont électriques (voir tableau). Mais attention: les utilisateurs sont responsables du matériel loué et doivent donc impérativement prendre connaissance des termes du contrat avant d’enfourcher leur bécane.
Suisseroule
Première arrivée dans le paysage romand, l’association d’utilité publique Suisseroule* fait la promotion de la petite reine dans la région genevoise, à Neuchâtel ainsi que dans douze localités valaisannes, de Port-Valais à Brigue. Durant la saison et les horaires d’ouverture, il est ainsi possible d’emprunter gratuitement un vélo de ville pour une durée de quatre heures, sur simple présentation d’une pièce d’identité et le versement d’une caution de 20 fr.
En cas de dépassement de cette limite, une taxe horaire ou un montant forfaitaire journalier de quelques francs est perçu au retour de l’engin. Si les horaires, le matériel disponible (vélos de ville, électriques, pour enfants, trottinettes, sièges pour bébé, etc.) et les modalités de prêt varient d’une région à l’autre, chaque réseau cantonal permet d’emprunter un vélo dans une station et de le rendre dans une autre.
Velopass
La société Velopass* propose pour sa part un système de location en libre service, c’est-à-dire sans personnel. L’avantage principal? Les deux-roues sont disponibles toute l’année, sept jours sur sept et 24 heures sur 24.
D’abord mis en place dans la région de Lausanne-Morges, puis à Vevey, Velopass est actuellement en pleine expansion. Deux réseaux ont été inaugurés ce printemps à Fribourg et à Yverdon et trois autres verront bientôt le jour dans le Chablais (fin septembre), le Valais central (début octobre) et le Haut-Valais (automne 2010).
Les utilisateurs peuvent opter pour un abonnement annuel régional (de 15 à 35 fr., auxquels s’ajoutent 10 fr. de frais d’inscription) ou faire le choix d’un abonnement national (60 fr. + 10 fr.), qui leur donne accès à tous les réseaux Velopass du pays. Au-delà des 30 premières minutes, gratuites, chaque heure d’utilisation est ensuite facturée 1 fr. Bonne nouvelle pour les membres de Mobility et de l’Association transports et environnement (ATE): ils bénéficient de rabais ou d’heures gratuites. Les détenteurs d’une carte à puce des Transports publics de la région lausannoise (TL), quant à eux, sont exemptés des frais d’inscription, pour l’abonnement tant régional que national.
Les cyclistes occasionnels ou privilégiant les longues balades se tourneront plutôt vers la carte journalière (24 heures), disponible sans abonnement pour un montant de 6 fr. Avec l’inconvénient de devoir déposer une caution de 90 fr. à l’un des points de vente agréés – et indiqués à la station.
Prendre un vélo à Fribourg, le déposer à Yverdon et rentrer en train? La compatibilité des réseaux le permet, même avec un abonnement régional Velopass. Déception, tout de même, pour les familles: le service Velopass n’est accessible qu’aux plus de 18 ans.
Frank-Olivier Baechler
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.