«L’histoire de la prévoyance professionnelle suisse depuis ses origines» pèse un bon kilo et couvre près de 500 pages! Ce pavé passionnant, publié aux Editions Slatkine, est principalement l’œuvre de l’actuaire genevois Meinrad Pittet. Il rappelle, notamment, l’article 66 de la LPP, qui sous-tend que le financement du 2e pilier est supporté, pour moitié, par l’employeur et, pour moitié, par les assurés. Or, les mesures d’assainissement actuelles (baisse du taux de conversion des rentes et réduction du taux d’intérêt servi sur le capital) sont supportées uniquement par les assurés!
Trois autres regards particulièrement piquants et détournés en guise de présentation.
Une vision à long terme – La durée du financement, puis de la consommation de la prévoyance professionnelle varie entre 65 et 75 ans. Ce qui correspond à du long terme, nécessitant de la patience et du calme. Exactement le contraire du discours actuel, fondé sur le court terme.
La garantie du taux de conversion – En cherchant à constamment baisser le taux de conversion, malgré le refus populaire en mars 2010, les rentes pourraient baisser jusqu’à 25%. Quel espoir donnons-nous ainsi aux jeunes assurés, demande l’expert, qui préconise de bloquer le taux à 7% et d’en financer le coût avec une cotisation paritaire non remboursable en cas de libre passage.
L’adaptation des rentes – «L’inflation est un cancer qui détruit peu à peu le pouvoir d’achat des rentiers», écrit l’auteur. Il souhaite donc leur adaptation régulière jusqu’à concurrence d’une moyenne annuelle de 2%, en rappelant que, dans le projet original de la LPP, le Conseil fédéral avait prévu un pool financé par l’ensemble des institutions de prévoyance à cet effet.