Un faux mouvement et c’est le tour de rein: un accident bête, douloureux et somme toute très commun. Toujours est-il que pour pouvoir consulter un ostéopathe sans bourse délier, il faut une assurance complémentaire. Comme d’ailleurs pour toutes les thérapies dites alternatives.
Toutefois, depuis juillet 1999, cinq médecines «alternatives» sont prises en charge par l’assurance de base: l’homéopathie, la médecine anthroposophique, la médecine chinoise, la phytothérapie et la thérapie neurale. Mais à condition qu’elles soient pratiquées par un médecin FMH. Donc, si vous souhaitez recourir à tout autre méthode et/ou à des thérapeutes n’ayant pas un diplôme de médecin reconnu en Suisse, il est utile de contracter une assurance complémentaire. Mais laquelle choisir et selon quels critères?
Pour vous orienter, la société indépendante de services financiers VZ VermögensZentrum a réalisé un test comparatif des prestations de douze caisses (voir tableau). Attention: le classement ne concerne que les médecines alternatives – et non l’ensemble des prestations offertes par ces compagnies. Selon vos besoins dans d’autres domaines, il s’agira donc de comparer plus largement les différents produits à disposition sur le marché.
En ce qui concerne les médecines alternatives, il faut être attentif aux points suivants pour juger des avantages d’une complémentaire:
Même au bénéfice d’une assurance complémentaire, il faut être conscient que toutes les méthodes alternatives ne sont pas prises en charge. Chaque caisse établit, en effet, sa propre liste des thérapies qu’elle rembourse – une centaine, par exemple chez Helsana, alors qu’il en existe environ 300 répertoriées en Suisse.
De plus, tous les thérapeutes ne sont pas remboursés. Comment les caisses font-elles leur sélection? Depuis 1998, plusieurs grandes caisses – dont la CSS, Concordia, Helsana, CPT, Swica et Wincare – se réfèrent au Registre des médecines empiriques (RME). Les thérapeutes qui désirent y être inscrits doivent fournir un diplôme officiel, attestant un certain nombre d’heures de formation et s’acquitter d’une finance d’inscription. Mais d’autres caisses, comme le Groupe Mutuel, Intras, Sanitas, Supra ou Visana, établissent leurs propres listes.
Et mieux vaut demander une réponse écrite à sa caisse. Sinon, gare aux mauvaises surprises!
questions techniques
Les multiples pièges des complémentaires
Le 4 octobre prochain, l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) annoncera officiellement les primes 2003 pour l’assurance maladie. Que personne ne se fasse d’illusion: elles seront à nouveau à la hausse! Comme chaque année, nous vous aiderons à réagir au mieux et à faire les bons choix.
Toutefois, il faut le rappeler, ces primes ne concernent que l’assurance de soins obligatoires (souvent appelée assurance de base), qui est une assurance sociale régie par une loi publique (LAMal). Il faut donc absolument la distinguer des assurances complémentaires, facultatives et régies par une loi privée (LCA) remontant à... 1908!
Réponses à quelques questions élémentaires.
Qu’est-ce qu’une assurance maladie complémentaire?
Comme son nom l’indique, c’est une assurance qui complète l’assurance de base par le remboursement:
- de certaines prestations (hospitalisation en chambre commune dans toute la Suisse, médicaments pas remboursés par l’assurance de base, médecines alternatives, traitements dentaires, verres de lunette et lentilles de contact, frais de transport, etc.);
- de l’hospitalisation en chambre privée ou semi-privée, ce qui ouvre les portes des cliniques et permet d’accéder au libre choix des spécialistes pour d’éventuelles opérations.
Les prestations des assurances complémentaires sont-elles comparables?
Non, contrairement à l’assurance de base où elles sont prescrites par la loi et donc parfaitement identiques. Chaque caisse maladie offre «sa» ou «ses» combinaisons pour la complémentaire, qui se ressemblent à première vue, mais qui diffèrent souvent lorsqu’on s’intéresse aux détails!
Dans notre édition de novembre, nous comparerons, en collaboration avec VZ, société indépendante de services financiers, les offres et les primes pour 2003 des principales caisses, à l’instar de ce que nous avons fait ci-contre avec les médecines alternatives.
Les primes des assurances complémentaires sont-elles contrôlées?
Par le marché seulement: autant dire qu’en la matière, chacun fait à peu près ce qu’il veut... Le montant des primes correspond le plus souvent au risque que représente l’assuré pour la compagnie d’assurance, donc à son âge. Autrement dit: la prime n’augmente pas seulement en fonction du coût de la santé, mais avec les années qui passent! Il n’y a plus que quelques caisses à se référer à l’âge d’entrée seulement, et encore moins à pratiquer un tarif unique pour tous les adultes.
Les primes des assurances complémentaires vont-elles aussi augmenter?
Théoriquement, celles concernant l’hospitalisation en chambre privée ou semi-privée devraient plutôt diminuer, puisque le Tribunal fédéral a décidé que certaines charges payées jusqu’alors par les caisses devaient en fait être réglées par les cantons. Mais pratiquement, impossible de répondre, d’autant que, comme nous l’avons vu ci-dessus, les tarifs varient selon l’âge.
Une caisse est-elle obligée d’accorder une assurance complémentaire à n’importe qui?
Non, contrairement à l’assurance de base. elle peut refuser d’assurer une personne (c’est souvent le cas dès 55 ans), ou lui imposer des réserves ou des délais de carence selon son état de santé: telle ou telle prestation est exclue, ou remboursée seulement après 3 ou 5 ans d’assurance.
Quand puis-je résilier mon assurance complémentaire?
La plupart des contrats durent entre 1 et 5 ans, puis sont renouvelés tacitement d’année en année. Et les délais de préavis varient entre 3 et 6 mois. Vous ne trouverez donc la réponse que dans votre police d’assurance en cours. La majorité des caisses acceptent également une résiliation en cas d’augmentation des primes, moyennant un délai de préavis assez court, et pour autant que cette augmentation ne soit pas due à votre passage dans la catégorie d’âge supérieure. Ne résiliez surtout pas avant d’avoir reçu la confirmation écrite d’une autre caisse, prête à vous assurer à vos conditions, sans réserve ni délai de carence!
Si je résilie mon assurance de base, puis-je conserver mes assurances complémentaires auprès de ma caisse actuelle?
Oui, le Conseil fédéral l’a confirmé il y a deux ans déjà. Mais certaines caisses facturent parfois des taxes administratives, par exemple Philos (10% de la prime) et Atupri (ex-CFF: 20% de la prime, mais au moins 20 fr.).
Si je transfère mon assurance de base à une caisse maladie, et conserve mes complémentaires auprès de ma caisse actuelle, comment vont se passer les remboursements?
Vous devrez d’abord envoyer vos factures originales à la caisse de votre assurance de base, qui vous la retournera avec le décompte de ce qu’elle vous rembourse. Vous enverrez ensuite le tout (factures et décompte) à la caisse de vos assurances complémentaires, qui vous remboursera le solde.
C. C.