La prime unique n’existe pas. Ce principe vaut tant pour les assurances automobiles que pour les deux-roues. Car le tarif se fixe en fonction du véhicule et du profil de chaque conducteur.
Les principaux critères pour calculer la prime sont les suivants: cylindrée et valeur de l’engin, sexe du conducteur (les hommes paient plus que les femmes), origine du motard (étrangère ou suisse), expérience de la conduite, canton de domicile, nombre de kilomètres parcourus chaque année et usage (privé ou professionnel).
Autre critère important: le nombre d’accidents. Car, comme pour l’assurance auto, les assureurs appliquent le système du bonus-malus. De longues années de conduite sans accident sont récompensées par un bon rabais (bonus).
Quant aux conducteurs plutôt casse-cou ou simplement malchanceux, accidentés plusieurs fois, ils perdent le bonus, voire sont «punis» par une prime plus élevée (malus) que celle de base à 100%. Et, dans le pire des cas, si les chutes et autres sinistres se multiplient en peu de temps, l’assuré peut même être exclu de l’assurance.
Disparités importantes
Au vu de ces différences, il vaut la peine de demander plusieurs offres au moment de chercher à assurer sa moto ou son scooter. Autre raison, s’il en faut: notre comparatif des offres des 12 principales compagnies d’assurances (voir page ci-contre). Il a été établi pour Bon à Savoir par les spécialistes en conseils financiers de VZ VermögensZentrum. Les chiffres publiés ci-contre ne sont cependant qu’indicatifs, puisque chaque conducteur paiera une prime calculée selon son profil personnel.
Notre comparaison montre d’importantes disparités de primes (et de bonus), pouvant même aller du simple au double. Un jeune conduc-teur de scooter 125 cm3 fribourgeois paiera par exemple 347,50 fr. seulement pour une casco complète à la Winterthur, alors qu’il lui en coûtera plus du double, soit 728,60 fr. chez Zuritel. Un motard de Genève, roulant sur une moyenne cylindrée, ne déboursera, lui, que 650,30 fr. à la Winthertur assurances, alors que l’assurance Auto TCS lui reviendra à 1473,40 fr. pour une casco complète.
Enfin, un conducteur expérimenté lausannois roulant avec une grosse moto n’aura à payer que 269,50 fr. de casco partielle chez Zuritel au lieu des 575,70 fr. demandés par Coop Assurances.
Pour lire le tableau
Pour déchiffrer notre comparatif, sachez encore que:
> Le bonus-malus est toujours appliqué dans l’assurance RC (responsabilité civile) obligatoire, et le plus souvent dans la casco complète, mais rarement dans la casco partielle.
> La casco partielle assure par exemple contre le vol de l’engin ou son incendie dans le garage.
> La casco complète inclut, elle, également le risque de collision. Ce qui couvre la machine même lorsque le conducteur fait un accident tout seul, par exemple s’il sous-
estime sa vitesse dans un virage et rentre dans un arbre
> La renonciation à la suspension de l’assurance tient compte du fait que beaucoup de deux–roues ne roulent pas l’hiver. Certains déposent alors les plaques d’immatriculation et font suspendre l’assurance. Quant à ceux qui souscrivent à la renonciation (si la compagnie la propose, voir tableau), ils continuent à payer leur prime et à pouvoir rouler durant la saison froide, tout en bénéficiant d’un rabais entre 25 et 30%. Pour les motards ne roulant que six mois par année, le dépôt de plaques reste en revanche la solution la plus avantageuse.
Conseils pratiques
Avant de contracter une nouvelle police d’assurance, il vaut la peine de suivre quelques conseils.
> Demandez des offres à trois compagnies différentes au moins. Et n’acceptez pas les contrats de plus d’une année, avec renouvellement annuel tacite.
> Vous n’êtes pas obligé de contracter la RC et la casco auprès d’une même compagnie. Ainsi vous pouvez choisir la meilleure offre pour chaque produit. Mais en cas de sinistre, cela peut signifier davantage de paperasse.
> Négociez le bonus. Certaines assurances accordent déjà des réductions aux jeunes conducteurs. Et lors d’un transfert de police, certains font aussi une fleur à leur nouvel assuré en le reprenant à un bonus plus bas que celui appliqué par leur ancien assureur. D’autres font de même si leur client possède une autre police auprès de leur société (par exemple une assurance ménage).
Mais attention: ne vous laissez pas séduire par un bonus attrayant. Si une compagnie chère vous accorde un bon bonus, vous risquez de payer proportionnellement bien plus dès le premier accident.
> Si votre rabais est déjà au maximum, demandez une protection de ce bonus. C’est à votre avantage, car, après le premier accident, vous continuerez à payer la même prime. La plupart des compagnies offrent cette protection contre une surprime.
Ernst Meierhofer / ew