Les enfants prennent plaisir à dégivrer les vitres avec un grattoir. Pas les adultes pressés au petit matin. Pour se débarrasser de la pellicule glacée qui masque les vitres, c’est pourtant la solution la plus logique. Les bombes dégivrantes ne sont ni économiques ni écologiques et le seau d’eau tiède – et non chaude pour éviter que les vitres ne se fissurent sous le choc thermique – devrait rester exceptionnel. Mieux vaut donc agir en amont pour s’épargner la corvée du grattoir. En vaporisant une solution composée de trois volumes de vinaigre blanc pour un volume d’eau, le givre ne se formera plus sur les vitres quelques jours durant, voire plusieurs semaines si le temps est sec. Et, pour limiter la satanée buée qui envahit l’intérieur du pare-brise, on peut appliquer un peu de shampooing à l’aide d’un chiffon.
Serrures gelées
Un peu d’humidité et une nuit sibérienne suffisent à rendre une serrure de porte récalcitrante. Inutile de jouer les gros bras en forçant comme un enragé: si la clé se brise dans le barillet, ça peut coûter un bras. Un spray dégivrant résout rapidement le problème, à condition qu’il ne soit pas emprisonné à l’intérieur de la voiture… Sinon, il y a toujours le système D: chauffer la clé avec un briquet et l’introduire dans la serrure quelques instants pour que la chaleur se diffuse. Au besoin, répéter l’opération plusieurs fois. Mais, là encore, mieux vaut prévenir que guérir: il suffit d’injecter un lubrifiant à base de silicone ou de graphite dans le barillet – avant que les nuits ne deviennent glaciales – pour que le gel n’ait pas droit au chapitre.
Portières bloquées
Une fois la serrure dégelée, c’est parfois la portière qui s’amuse à faire de la résistance. Le fautif, c’est généralement le joint de portière qui reste collé à cause du froid. S’engager dans un bras de fer ne fait donc pas sens, puisque le joint risque de s’arracher. Le plus simple, c’est de tenter de s’introduire dans l’habitacle par une autre portière. Si ce n’est pas possible, il suffit parfois de tapoter avec la main sur le pourtour de la portière ou de verser un peu d’eau tiède. Mais, pour s’éviter la crise de nerfs, une solution préventive radicale: enduire les joints des portières de silicone, de glycérine ou de vaseline avant l’hiver. Un traitement qui aidera de surcroît le caoutchouc à mieux résister aux affres du vieillissement (fissures, craquèlement, etc).
Lave-glace et antigel
Pour dépanner une fuite du circuit de refroidissement du moteur (radiateur, etc.), on peut ajouter de l’eau dans le vase d’expansion. Mais hormis son point d’ébullition inférieur, l’eau n’a pas les propriétés anticorrosion et antigel du liquide de refroidissement. Aussi, une fois la fuite résorbée, il convient de vidanger le circuit pour le remplir avec un mélange adéquat. C’est d’autant plus important en hiver que le gel du système de refroidissement peut être fatal au bloc-moteur.
Un autre fluide à ne pas négliger, c’est le produit du lave-glace qui, sous l’effet du froid, peut geler, voire crucifier la pompe et les gicleurs. Dans le commerce, on trouve certes des mélanges «hiver». Mais on peut également ajouter de l’alcool ménager dans son réservoir pour que le mélange «été» se moque du froid. Soulignons encore qu’il n’est pas sorcier de réaliser un liquide lave-glace «hiver»: un tiers d’alcool ménager pour deux tiers d’eau déminéralisée et une giclée de produit à vaisselle.
Pneus et batterie
On ne le rappellera jamais assez, les pneus d’hiver ne sont pas uniquement pertinents sur les routes enneigées. Dès que le thermomètre descend au-dessous de 7 degrés, leur gomme offre une adhérence supérieure aux pneus d’été. Pour savoir si le profil est encore bon, glissez une pièce de 2 fr. dans une rainure: tant que le socle de Dame Helvetia n’est pas visible, c’est qu’il est suffisant. Sans cela, commandez de nouvelles gommes en consultant, le cas échéant, les tests annuels du TCS ou en lisant aussi notre actu online du 12.11.2012, «Le prix des pneus d’hiver sur le net».
Et la batterie dans tout ça? Comme sa durée de vie peut varier de trois à dix ans, il est inutile de la changer au moindre signe de faiblesse. Il se peut qu’elle soit tout simplement mal chargée, en raison de trajets trop courts notamment. En fonction du type de voiture et du style de conduite, il faut parfois aligner plus de 50 kilomètres pour que la batterie soit gonflée à bloc! Un chargeur n’est donc pas inutile pour ceux qui roulent peu. Quant aux fameux câbles de démarrage (ou pontage), ils ne mangent pas de pain au fond du coffre...*.
Yves-Noël Grin
Bonus web: quand la batterie est à plat