L’automobile représente un des postes les plus importants dans le budget d’un ménage. Vaut-il la peine d’acheter sa voiture hors des frontières pour bénéficier du cours avantageux de l’euro? Nous avons, pour le savoir, comparé les prix d’une Renault Clio et d’une VW Golf en Suisse, en France et en Allemagne. Avec, comme résultat, des différences de plus de 8000 fr. si on achète la VW Golf à l’étranger, pour le même véhicule et un équipement équivalent!
Or, «les différences de prix entre un véhicule vendu en Suisse et à l’étranger s’accentuent pour les modèles haut de gamme», relève Moreno Volpi, porte-parole du TCS. L’organisation a d’ailleurs enregistré, depuis l’an passé, deux fois plus de visites sur sa page internet dédiée à l’importation directe.
Renault justifie les différences de tarifs par le niveau général élevé des prix en Suisse et les offres promotionnelles spécifiques à chaque pays. L’importateur de la VW Golf, Amag, affirme également adapter sa politique tarifaire au marché et relève offrir des équipements sur certains modèles en Suisse.
Paperasse évitable
Pour faire jouer la concurrence, on comparera donc les tarifs publiés sur internet en tenant compte des options proposées (airbags, etc.). Les constructeurs ont largement harmonisé les équipements, mais il peut arriver qu’un véhicule vendu en Suisse soit mieux équipé que le modèle étranger ou l’inverse.
L’importation directe implique ensuite quelques démarches administratives*. Pour les allergiques à la paperasse, de nombreux garages ou importateurs directs se chargent de tout (compter environ 1000 euros).
Acheter sa voiture en Europe implique, en effet, de l’équiper de plaques suisses provisoires pour franchir la frontière et, ensuite, de la faire dédouaner immédiatement. Le contrat de vente doit réunir:
- le certificat de conformité européen;
- le certificat de circulation de marchandises EUR1;
- la facture détaillant le montant de la TVA;
- la déclaration d’exportation;
- la douane helvétique facturera de son côté la TVA suisse (8%) et l’impôt sur les véhicules (4% du prix sans TVA). Reste ensuite à effectuer le test antipollution et à faire immatriculer la voiture auprès du Service cantonal de la circulation de son canton.
Pas de leasing
L’importation directe a toutefois ses inconvénients. Il est ainsi presque impossible de contracter un leasing à l’étranger: le véhicule devra être payé comptant. De plus, en dehors des frontières, les garagistes n’offrent généralement pas de reprise sur l’ancienne voiture.
La garantie d’usine est enfin souvent de trois ans en Suisse, mais de deux ans seulement en France ou en Allemagne. De même, certaines prestations peuvent être incluses ici (entretien jusqu’à 100 000 km par exemple), ce qui n’est pas le cas à l’étranger. En revanche, les concessionnaires helvétiques sont tenus d’entretenir, dans le cadre de la garantie, les véhicules achetés hors des frontières.
Bonus Web:Une auto en euros
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