Un frigo n’est rien d’autre qu’une boîte dont on abaisse la température en évacuant l’air chaud grâce à une pompe à chaleur (PAC). Or, plus cette dernière doit travailler, plus la consommation d’énergie est logiquement importante.
Si quelques gestes simples permettent d’optimiser l’appétit d’un frigo (lire encadré), certains paramètres sont plus difficiles à maîtriser. On pense en premier lieu à la température étouffante des logements non climatisés, en plein été. Car, même si l’enceinte des appareils est isolée, la chaleur ambiante va obliger le compresseur de la PAC à travailler plus pour maintenir le froid dans le frigo.
Quand le compresseur s’essouffle
Aussi, une période de canicule va provoquer une surconsommation qui peut avoisiner 50% sur un appareil récent et bien entretenu. En revanche, les conséquences seront plus problématiques sur un réfrigérateur vieillissant: avec une PAC fatiguée, la consommation d’électricité peut alors être multipliée par trois, lorsqu’il fait très chaud.
Si le compresseur de la PAC devient aussi gourmand, c’est qu’il est contraint de turbiner en permanence pour remplir sa mission. Le risque, c’est qu’il n’arrive plus à maintenir le froid à la température voulue, avec toutes les conséquences que cela suppose sur les aliments délicats. Et, parfois, les sollicitations sont telles que le compresseur finit par prendre un coup de chaud et rendre l’âme.
Du givre suspect
Certains signes avant-coureurs doivent mettre la puce à l’oreille comme la formation excessive de givre, voire de couches ou de blocs de glace. Le ronronnement trop fréquent du compresseur est un autre indice à prendre tout autant au sérieux. En effet, on peut grossièrement estimer l’efficacité de son appareil en déterminant le facteur de marche du compresseur, soit sa durée de fonctionnement sur un laps de temps donné.
Le calcul n’a rien de sorcier, comme en témoigne l’exemple suivant: si le compresseur tourne 20 minutes sur une durée de 60 minutes, son facteur de marche sera d’un tiers, soit de 33%. Lorsque cette valeur oscille entre 20% et 30%, on peut considérer le fonctionnement comme «bon». Mais, à partir de 50%, il y a lieu de s’inquiéter ou, du moins, de mesurer l’appétit de l’appareil avec plus de précision. Le plus simple consiste à utiliser un compteur d’énergie – disponible dans les magasins de bricolage – pour comparer la consommation réelle avec les données du fabricant ou avec celles d’un modèle similaire (efficacité, volume, etc.).
Thermomètre à la rescousse
Un relevé de température est une autre mesure simple et efficace pour confirmer qu’un appareil n’est pas en train de flancher. Normalement, le rayon central devrait avoir la température correspondant au réglage choisi (idéalement 5° C). Comme l’ouverture et la fermeture de la porte provoquent des variations, il suffit de glisser un verre d’eau sur le rayon central, d’y plonger un thermomètre et de faire un relevé quelques heures plus tard.
Christophe Inaebnit
Bien utiliser son frigo
Voici quelques conseils pour prolonger la durée de vie d’un appareil et limiter sa consommation d’énergie.
⇨ Eviter de placer un frigo vers une source de chaleur (four, radiateur, rayonnement solaire, etc.).
⇨ S’assurer que l’espace autour du réfrigérateur soit suffisant (au moins 5 cm) pour garantir une bonne ventilation.
⇨ Régler le thermostat sur 5° C. Une température trop froide est inutile et fait grimper la consommation d’énergie.
⇨ Dégivrer régulièrement la zone de congélation (freezer) pour optimiser le fonctionnement de l’appareil.
⇨ Vérifier l’état et l’étanchéité des joints de la porte principale et de celle du freezer.
⇨ Dépoussiérer de temps à autre l’arrière du frigo, notamment la grille, à l’aide d’un aspirateur.
⇨ Bien laisser refroidir les aliments à l’air ambiant avant de les glisser dans le réfrigérateur.
⇨ Retirer les aliments de leur suremballage.