Quoi de plus désagréable que de confier sa voiture au garage, et de l’apercevoir ensuite dans un lieu où elle n’a rien à faire? Ou de constater, comme l'un de nos lecteurs, que le compteur affiche 140 km de plus que la veille? Au-delà de l’anecdote, ce genre de mésaventure pose la question de ce qui est admissible de la part d’un garagiste, et à quel point il peut être nécessaire de «rouler» une voiture alors qu’une grande partie des contrôles peuvent se faire à l’arrêt.
Pour Nicolas Leuba, président de la section vaudoise de l’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA), la déontologie du garagiste l’oblige à annoncer tous les déplacements effectués lorsqu’il remet les clés à son client. Selon Patrick Staub, chef technique et contrôles du TCS-Vaud, il est normal de réaliser un test sur route d’une dizaine de kilomètres après un service. Mais pour identifier l’origine d’un bruit suspect ou d’une panne intermittente, une distance plus grande peut être nécessaire. «Il n’y a pas vraiment de règles en la matière, mais 50 km c’est déjà beaucoup.»
Est-il pour autant admissible que le mécanicien profite de rentrer chez lui pour tester le véhicule? Hors de question pour Nicolas Leuba, qui précise qu’il doit l'essayer pendant ses heures de travail, ce qui règle la question de ses honoraires.
Qui paie quoi?
Au regard du droit, le propriétaire qui prouve que son véhicule a été conduit sans justification peut demander une réparation du préjudice subi. Cela se résume généralement aux frais d’essence, voire à un dédommagement de quelques dizaines de centimes par kilomètres parcourus. Et si la voiture subit des déprédations lors de son passage à l'atelier, le garage est tenu de prendre les dégâts à sa charge.
Par prudence, on peut relever le kilométrage et faire le tour de son véhicule avant et après sa prise en charge. Il est alors plus aisé de constater un éventuel problème et d'en faire part immédiatement au garage. Après coup, il est souvent trop tard pour établir les responsabilités.
Vincent Jacquat