Quand on aime, on ne compte pas, se plaisent à croire (et à espérer) nombre de couples. Mais, une fois la période du «vivre d’amour et d’eau fraîche» passée, beaucoup doivent faire face à la réalité. L’heure des comptes a sonné! Or, il est bien connu que l’argent est source de conflits. Et personne n'est épargné. Alors comment éviter que l’oseille ne devienne un problème? Quelles sont les solutions pour gérer harmonieusement la question?
Pour y répondre, prenons l’exemple de deux personnes qui vivent en concubinage, salariées et sans enfants. La première démarche consiste à établir un budget et à définir clairement ce qu’on entend par «dépenses communes» (lire encadré). Ensuite, trois solutions sont possibles.
1 / Le chacun pour soi
La première s’adresse surtout aux concubins qui gagnent un salaire globalement identique, puisque chacun garde son compte privé et qu’il suffit de diviser par deux les dépenses communes. Attention toutefois: il y a le risque de flamber son revenu dans des activités personnelles sans garder quelques sous de côté pour les frais collectifs.
Pour éviter les problèmes, mieux vaut alors que l’un des deux endosse le rôle de comptable. Il s’occupera, dès lors, de payer toutes les factures communes et l’autre lui versera chaque mois l’argent, ou mieux encore, il le réglera par le biais d’un ordre permanent.
Une option pratique pour les charges fixes, mais qui se complique avec les dépenses variables, comme l’alimentation. Dans ce cas, on prendra soin de garder les tickets de caisse et, une fois par mois, on comparera les montants totaux. Celui qui aura dépensé le moins rendra alors la différence (logiquement divisée par deux) à l’autre.
2 / Le partage divisé
Là aussi, les deux concubins gardent leurs comptes personnels, mais, à la différence du chacun pour soi, ils alimentent également un compte commun. Une solution souvent utilisée, car il suffit de sortir la carte de débit à chaque fois qu’il faut payer quelque chose ensemble (les courses par exemple).
Si les deux ont un salaire proche, chacun y place la même somme. Au cas où l’un gagne plus que l’autre, deux options sont possibles.
Les dépenses sont gérées à parts égales et tout est divisé fifty-fifty. Un choix risqué, car celui qui a le plus petit salaire y perd systématiquement.
Alternative plus équitable: l’argent déposé sur le compte commun est calculé au prorata du salaire. Par exemple, si l’un gagne 6000 fr. par mois et l’autre 4000 fr. et que les frais du ménage s’élèvent à 3000 fr., chacun va alors mettre 30% de sa paie, soit 1800 fr. pour le premier et 1200 fr. pour le second.
3 / La fusion totale
Troisième solution: il n’existe plus qu’un seul et unique compte commun où chacun met la totalité de son salaire. A vos risques et périls! A moins d’être dépensier au même titre que l’autre, il y a toujours le danger de ne pas être d’accord avec les achats de son cher et tendre.
Marie Tschumi
Etablir un budget
Pour établir le budget d’un ménage de concubins, il faut d’abord déterminer avec précision ce qu’il englobe. En général, il sert à payer les charges fixes (loyer, électricité, raccordements des télécommunications, assurances communes, etc.), hormis les impôts. Mais certains y incluent d’autres dépenses, comme les sous mis de côté pour épargner ou partir en vacances.
- La procédure est donc identique à n’importe quel budget:
- recenser les frais qui doivent être prioritairement réglés;
- lister les dépenses quotidiennes, c’est-à-dire toutes les charges variables comme l’alimentation, les boissons, l’habillement, etc.;
- estimer les provisions nécessaires pour les dépenses occasionnelles comme la franchise de l’assurance maladie, certaines factures médicales (le dentiste par exemple) ou encore le remplacement d’une télévision et d’un canapé.