Le développement des technologies photovoltaïques ressemble à une mauvaise prévision météorologique: alors qu’on lui annonçait des lendemains radieux, il affronte une méchante tempête. L’actualité le confirme.
D’un côté, l’EPFL présente avec fierté de nouvelles cellules qui devraient permettre de diviser par dix le prix du mètre carré. De l’autre, plusieurs sociétés suisses qui,elles aussi, avaient mis au point des produits prometteurs, mettent la clé sous le paillasson, faute de rentabilité. Impossible, en effet, de concurrencer le prix des panneaux traditionnels produits en Chine, même s’ils sont construits avec le silicium cristallin des années 1970.
Dommage, car le créneau a de l’avenir, notamment parce qu’il participera à un pari fou, mais indispensable: sortir du nucléaire d’ici à 2034. Or, on le sait, la Suisse a pris du retard dans le développement de ses énergies renouvelables. Elle tente de le rattraper en soutenant les installations privées grâce à des subventions généreuses. Bien vu, puisque les propriétaires se pressent au portillon du photovoltaïque, au point que 20 000 dossiers attendent sur les bureaux fédéraux, certains devant patienter trois ans avant d’être validés.
De leur côté, les cantons se montrent plus ou moins prêts à collaborer. S’ils ont tous accepté que le prix d’une installation photovoltaïque soit déduit des impôts, il en est qui reprennent d’une main ce qu’ils ont donné de l’autre, puisqu’ils considèrent la subvention fédérale comme un revenu immobilier. Autant le savoir, afin de ne pas tomber dans le panneau…
Christian Chevrolet