Dans le canton de Neuchâtel, le marché immobilier se distingue nettement entre les Montagnes et le littoral. Dans le «Haut», le prix d’une villa moyenne est presque deux fois moins cher que dans le «Bas»: 463 000 fr. aux Bayards contre 865 000 fr. à Auvernier, la proximité de la ville et des grands axes et la vue sur le lac en plus (voir carte ci-contre).
Il n’en demeure pas moins que, sur ces cinq dernières années, les prix des villas ont augmenté de 16% dans le canton, comme le précise Christelle Bérard Bourban, responsable romande du Centre d’information et de formation immobilières (CIFI). Qui ajoute toutefois que «cette hausse est tout à fait normale, si l’on sait que la moyenne suisse pour cette même période est de 20%». Pour Pedro Palomo, membre de la direction de la Banque Cantonale Neuchâteloise (BCN), «la comparaison est d’autant plus marquante en regard de la surchauffe immobilière qui sévit dans l’Arc lémanique».
Sur la carte du canton, on constate un niveau particulièrement élevé des prix à Vaumarcus (pointe sud du littoral). L’arrivée dans cette commune d’un accès autoroutier en 2005 y est évidemment pour quelque chose, puisqu’elle se trouve désormais à quinze minutes de Neuchâtel et d’Yverdon.
De manière générale, Pedro Palomo souligne qu’il y a, comme toujours, davantage de biens immobiliers disponibles dans le Haut du canton, reflétant «une différence naturelle d’attractivité». Pour Christelle Bérard Bourban, cet écart s’explique aussi par le fait que «même s’il y a beaucoup d’emplois à La Chaux-de-Fonds, ceux-ci sont largement occupés par des frontaliers français, qui n’occupent donc pas de logements dans le district».
Principal bémol pour le canton de Neuchâtel: sa fiscalité élevée. «C’est même le canton le plus cher de Suisse; 500 Neuchâtelois s’expatrient d’ailleurs chaque année vers des communes vaudoises limitrophes», précise Christelle Bérard Bourban. Ceux qui restent se dirigent, en toute logique, vers les communes aux impôts les moins chers, ce qui a pour effet d’y faire enfler les prix de l’immobilier (voir tableau en page 17).
La maison du mois
Chaque mois, nous dénichons pour vous – en toute indépendance – une maison originale à vendre. Dans le canton de Neuchâtel, notre coup de cœur s’est porté aux Verrières, dans le Val-de-Travers. Sur un ancien hôtel-restaurant, construit en 1900, qui a gardé tout le charme de l’époque: hauts plafonds avec moulures, rambardes d’escalier en fer forgé et vitraux.
Dans les étages, trois appartements de 160 m2 sont actuellement loués, ce qui permet de couvrir les charges du propriétaire. Au rez, l’appartement principal vient d’être rénové dans l’ancienne partie du restaurant (180 m2); 4,5 pièces spacieuses et lumineuses marient ancien et nouveau: grande cuisine agencée, salle de bain avec hammam et sauna, grand salon avec véranda chauffée. Les 55 fenêtres du bâtiment ont été changées lors de la rénovation.
A l’extérieur, un jardin de 900 m2 abrite encore un garage-atelier de 120 m2.
Le tout à moins d’une heure de Lausanne ou de Neuchâtel et à dix minutes des commerces de Pontarlier (F) et sa gare TGV pour Paris. Sur place, école et commerces, installations de sports d’hiver et randonnée.
Prix de vente: 695 000 fr.
Informations: ImmoGlobe, www.immoglobe.ch, 079 540 45 04.
Une villa type de 6 pièces
A notre demande, le Centre d’information et de formation immobilières (CIFI) a évalué le prix d’une villa type sur l’ensemble du canton du Neuchâtel.
Nous avons retenu une maison individuelle de six pièces, construite en 1973, sur 1000 m2 de terrain, avec une bonne situation dans la commune et une bonne qualité de construction. La surface habitable nette est de 180 m2 (volume 920 m3) avec deux salles de bain, un garage séparé et une place de parc extérieure. L’état du bâtiment est jugé «moyen», à cause de son âge et parce qu’aucune rénovation lourde n’a été entreprise jusqu’ici.
Pour faire leur évaluation, les experts du CIFI emploient la méthode dite «hédoniste», dont le principe a été expliqué en détail dans notre édition d’août 2010.
Le prix théorique de cette villa type s’échelonne entre 463 000 fr. aux Bayards et 865 000 fr. dans la commune d’Auvernier.