Les aides auditives actuelles sont performantes, mais elles demeurent relativement vulnérables aux pannes, en raison notamment de la transpiration. Maurice Dind, qui acheté deux appareils Widex Dream D 330 D3-PA, au centre spécialisé Neuroth d’Yverdon en février 2014, peut en témoigner.
Durant l’année et demie qui a suivi leur acquisition, il a fallu les envoyer cinq fois en réparation ou en révision. Fort heureusement pour notre lecteur, ces opérations ont été prises en charge par la garantie.
Mais, lorsque, à la fin d’août 2016, une nouvelle panne survient, la garantie de deux ans est échue depuis près de six mois. Neuroth envoie donc une facture de 290 fr. à Maurice Dind. Ce dernier décide alors de demander un geste commercial (lire encadré).
Il estime sa requête justifiée. D’une part, parce qu’il dit avoir signalé, en vain, un problème sur l’appareil, huit mois plus tôt et, d’autre part, parce qu’il a tout de même versé plus de
6000 fr. à Neuroth pour ses prothèses et les prestations afférentes.
Refus net
Son audioprothésiste, Dionisio Cueto, transmet la demande à Jean-Luc Dimino, responsable des ventes pour la Suisse romande, qui oppose alors un refus catégorique! La conversation que nous avons eue avec ce dernier laisse transparaître une relation parfois conflictuelle avec le client, jugé plutôt impulsif.
Neuroth estime avoir envoyé l’appareil en réparation chaque fois que la situation l’imposait.
L’enseigne prétend s’être montré généreuse à l’égard de notre lecteur en lui offrant même quelques cadeaux, notamment des piles, et en remboursant, à bien plaire, un accessoire que ce dernier voulait retourner. Cela dit, Jean-Luc Dimino est formel: sa décision repose uniquement sur le fait que la garantie était échue depuis près de six mois. Il n’empêche: les
D 330 ont dysfonctionné à plusieurs reprises, alors qu’ils ont coûté plusieurs milliers de francs. On peut donc penser que Maurice Dind ne demandait pas la lune!
Jean-Luc Dimino se défend de toute pingrerie. «Nous sommes généralement assez larges lorsque l’échéance est passée de deux ou de trois mois, mais pas pour six mois», nous a-t-il répondu, inflexible.
Transpiration, ennemi n°1
Nous avons demandé à la marque Widex s’il est normal que ses appareils auditifs tombent en panne à plusieurs reprises dans les mois qui suivent leur vente. D’après Dario Piantanida, du Service de vente de l’entreprise, ce n’est pas exceptionnel, notamment parce que les microphones et les écouteurs sont très sensibles à la transpiration. «Or, M. Dind fait du vélo électrique à longueur de journée et transpire beaucoup», lance Dionisio Cueto, son audioprothésiste. Il ajoute que les essais et l’achat des D 330 se sont déroulés en hiver: «S’ils avaient été effectués en été, le problème de sudation aurait été mieux pris en compte pour orienter le client vers un modèle plus adapté.»
Sébastien Sautebin
Dans le détail: Lorsque la garantie est échue
Le consommateur ne doit pas forcément se résigner à sortir son portemonnaie lorsque la garantie du vendeur a expiré. Il reste encore quelques options, dont le succès n’est toutefois pas garanti. La première est de demander un geste commercial au vendeur. En cas de refus, on peut encore regarder si le fabricant n’offre pas une garantie propre, plus longue que celle qui a été accordée par le vendeur. Cette situation demeure rare, puisque la couverture offerte par le vendeur est le plus souvent celle du fabricant. Cela dit, n’oubliez pas que certains manufacturiers réparent gratuitement leurs produits, même anciens. Bon à Savoir rapporte régulièrement ces gestes commerciaux, toujours très appréciés, dans sa rubrique «Chapeau!». N’hésitez pas à tenter votre chance!
Quoi qu’il en soit, il est bon de rappeler qu’un entretien minutieux des appareils auditifs est essentiel. Chaque soir, il est vivement conseillé de les nettoyer avec un papier souple, retirer la pile et la nettoyer et les placer pour la nuit dans un déshumidificateur. Ces soins favorisent leur bon fonctionnement et leur longévité.