Les garçons nés en mai 2012 ont une espérance de vie moyenne de 80 ans et les filles de 84 ans. Autant dire que nombre d’entre eux deviendront centenaires. Dans le contexte boursier actuel, ce facteur assombrit encore les perspectives de la prévoyance professionnelle. Un sondage récent, lancé par Credit Suisse auprès de 224 caisses de pension, brise du reste un tabou: près de la moitié d’entre elles souhaitent baisser les rentes existantes. Une option illégale aujourd’hui, mais qui fait partie des mesures évoquées par l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) pour redresser la prévoyance.
Quand «Tout Compte Fait» a vu le jour, en 2003, les chiffres du 2e pilier n’avaient pas encore commencé leur dégringolade. L’épargne de prévoyance rapportait 4% par an (taux de rémunération minimal). En 2012, ce chiffre a été fixé à 1,5% par le Conseil fédéral, franchissant pour la première fois la barre de 2%.
En 2003 toujours, un capital de 100 000 fr. servait une rente de 7200 fr. (taux de conversion de 7,2%). Elle n’est plus, cette année, que de 6900 fr. (taux de 6,9%) et descendra à 6800 fr. d’ici à 2014.
Et ce n’est malheureusement pas fini. En 2010, le référendum lancé par «TCF» avait certes évité de baisser le taux de conversion à 6,4%, mais la question revient sans cesse. Dans le domaine du surobligatoire, les prestations ont déjà été revues à la baisse. D’ici à ce que «TCF» sorte son 200e numéro, il y a fort à craindre que seuls les retraités qui se seront constitués une prévoyance privée maintiendront un niveau de vie confortable. Avec, pour le 3a aussi, un rendement modeste (entre 1,25% et 2,3%) et qui n’a, lui, guère varié depuis 2003.