On tire la prise et les consommateurs dégustent
Swisscom ne sera plus tenu d’offrir des raccordements analogiques à compter du 1er janvier 2018. Plus de 200 000 alarmes ou ascenseurs devront être réadaptés aux frais de leurs propriétaires! Monsieur Prix réagit.
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Bon à Savoir
27.05.2016
Dernière mise à jour:
06.07.2022
Yves-Noël Grin
La bonne vieille ligne téléphonique analogique a fait son temps. Place à la technologie IP (pour protocole internet) qui est incontestablement plus performante pour les réseaux de communication. Cette migration, déjà effective dans de nombreux domaines, ne convient pas pour autant à toutes les applications. Elle pose, notamment, problème aux 200 000 installations dotées d’une alarme comme les ascenseurs ou les établissement publics (hôpitaux, EMS, crèches, etc.). Les bracelets ...
La bonne vieille ligne téléphonique analogique a fait son temps. Place à la technologie IP (pour protocole internet) qui est incontestablement plus performante pour les réseaux de communication. Cette migration, déjà effective dans de nombreux domaines, ne convient pas pour autant à toutes les applications. Elle pose, notamment, problème aux 200 000 installations dotées d’une alarme comme les ascenseurs ou les établissement publics (hôpitaux, EMS, crèches, etc.). Les bracelets émetteurs pour personnes âgées sont également touchés (lire«Au secours, y a quelqu’un?», BàS 1/2016).
Swisscom est pressé
Jusqu’ici, les deux technologies étaient disponibles selon les besoins. Mais à compter du 1er janvier 2018, le Conseil fédéral en a décidé autrement: Swisscom ne sera plus tenu de fournir de raccordements téléphoniques analogiques dans le cadre de sa concession de service universel. Et le géant bleu n’entend pas faire de cadeaux, comme l’illustre la manière avec laquelle il contraint déjà ses clients à basculer vers la technologie IP (lire«Passage à l’IP: clients Swisscom sous pression»).
Le hic, c’est que les 200 000 installations équipées d’une alame devront être réadaptées avant fin 2017. Elles devront notamment disposer d’une alimentation électrique de secours, alors que l’ancien système avait l’avantage de fonctionner même en cas de panne de courant. Et comme le souligne les postulats du conseiller aux Etats Joachim Eder (PLR) et du conseiller national Hans Egloff (UDC), ce sont les propriétaires de ces dispositifs qui en subiront les conséquences financières.
Les deux parlementaires proposent, dès lors, d’obliger Swisscom de garantir au moins jusqu’en 2022 l’exploitation du téléphone analogique. Monsieur Prix soutient lui aussi ce délai de transition de cinq ans: «Les propriétaires et les gérances immobilières auraient le temps nécessaire de s’informer et d’évaluer plusieurs options.» Il estime que le Conseil fédéral a notamment la responsabilité d’apprécier les conséquences sur la population et de chercher «des moyens pour faciliter le changement technologique pour les personnes concernées.» Reste à savoir si le Parlement sera sensible à l’intérêt des consommateurs en acceptant ces postulats que le gouvernement, lui, propose de refuser!
Yves-Noël Grin