Mauvais numéro de compte, chiffre manquant dans l’interminable numéro de référence: les clients se trompent fréquemment lors d’un paiement bancaire. Mais, si l’erreur est humaine, les institutions ne se gênent pas pour facturer des frais de recherche, afin de corriger la transaction. Telle est la conclusion de notre enquête effectuée avec notre partenaire suisse alémanique saldo auprès de 13 banques du pays.
Le nombre exact d’erreurs commises par les clients en Suisse n’est pas connu. PostFinance les estime toutefois à des «dizaines de milliers» et, selon la Banque Coop, elles seraient en nette augmentation depuis la démocratisation des paiements par internet. Mais, pour UBS, c’est tout le contraire: la technologie permettrait de diminuer le nombre de bourdes. La Banque Cantonale Vaudoise (BCV) ne voit, quant à elle, pas de changements significatifs depuis qu’une grande partie des transactions s’opère en ligne.
Jusqu’à 180 fr. l’heure de recherche
Quoi qu’il en soit, les clients de certaines institutions feraient mieux de s’assurer par deux fois qu’ils ne se sont pas trompés avant de finaliser leur transaction (voir tableau ci-contre 1). Car, lorsqu’une banque doit rechercher un paiement erroné et demander au bénéficiaire de rembourser son client, elle facture parfois ses prestations, et pas bon marché! Coop réclame, par exemple, 180 fr. l’heure, le record de notre sondage. Les coûts varient ensuite, selon les établissements, mais atteignent fréquemment de 100 à 120 fr. l’heure.
D’autres ne facturent rien, comme les Banques Cantonales du Jura, de Neuchâtel et de Fribourg. Tout comme les clients de UBS, qui dit ne rien exiger pour les erreurs de paiement: «Cela fait partie de notre service», déclare son porte-parole Samuel Brandner. Quant au groupe Raiffeisen, il recommande à ses coopératives de ne rien facturer, mais libre à elles de le faire ou non.
Des frais variables selon les cas
Les coûts peuvent, en outre, augmenter en fonction des cas. «Cela peut aller de la gratuité à la facturation de nos frais, parfois même de ceux des banques tierces», explique Emilie Perren, porte-parole de la Banque Cantonale du Valais. Dans ce dernier cas 2, presque toutes les banques répercutent la somme à leurs clients, à condition, bien sûr, qu’ils soient responsables de la faute. L’addition peut donc être salée lorsque l’opération concerne un autre établissement à l’étranger. Car, si les banques suisses ne se facturent généralement rien entre elles, «dans certains pays, c’est carrément un pourcentage du montant du transfert qui est exigé», déclare la Banque Coop.
Enfin, il existe des systèmes automatiques permettant de contrôler la correspondance entre le numéro de compte ou l’IBAN et le nom du bénéficiaire indiqué 3. «En cas de différence, le paiement est soumis à un collaborateur qui décide de l’exécution du paiement ou du retour des fonds au donneur d’ordre», explique la BCV. La plupart des banques cantonales disposent de cet outil de vérification. Les institutions nationales sont moins bavardes sur le sujet.
Loïc Delacour
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.