L’été ne rime pas qu’avec grillades et bain de soleil. Il marque également l’augmentation des activités orageuses. En moyenne, on estime que la foudre frappe 200 000 fois par an en Suisse et cause la mort de cinq personnes. Et son effet thermique – la température peut monter jusqu’à 30 000 degrés – peut propager le feu dans un bâtiment à la manière d’une explosion.
Pas obligatoire pour tous
Inventé par Benjamin Franklin, en 1752, le paratonnerre reste le meilleur moyen de protéger une habitation lorsque le ciel se déchaîne. Le principe est simple: capter et canaliser l’énergie de la foudre en la conduisant jusqu’au sol. Parmi les différents systèmes existants, la cage maillée – ou cage de Faraday – est la plus répandue et la seule à être reconnue par les autorités compétentes.
Selon les directives de l’Association des établissements cantonaux d’assurance incendie (AEAI), le paratonnerre n’est obligatoire que dans certains cas*, notamment les bâtiments appelés à accueillir un grand nombre d’occupants ou ceux qui ont une affectation augmentant les risques de sinistres. En principe, les maisons individuelles n’ont donc aucune obligation en la matière.
Mais même si la loi ne les y contraint pas, les propriétaires préfèrent parfois jouer la carte sécuritaire en équipant leur habitation d’une protection adéquate. Le coût d’une telle installation varie entre 1% et 2% de la valeur incendie du bâtiment, selon la configuration du terrain, le degré de protection et le type de construction notamment. En prenant une villa estimée à
800 000 fr., il faut donc tabler sur une facture oscillant entre
8000 fr. et 16 000 fr.
Subventions variables
Si les Établissements cantonaux d’assurance incendie suivent tous les directives de l’AEAI, leur politique de soutien est très variable. Seuls l’ECA Vaud et l’ECAB fribourgeois subventionnent les installations obligatoires, à raison, respectivement, de 10% et de 25% (voir tableau). Vaud est plus généreux (20%) pour encourager les installations facultatives et Neuchâtel ainsi que la canton du Jura font de même à raison de 25%.
Mais, bien qu’un paratonnerre soit une mesure antifeu, aucune entité cantonale n’accorde de réduction sur la prime de base de l’assurance incendie. A Neuchâtel et dans le Jura, la prime de risque (ou surprime) liée à des affectations particulières du bâtiment est néanmoins adoucie. Contraints de se couvrir contre le feu – via une assurance bâtiment – auprès d’une compagnie privée, les Genevois et les Valaisans ne sont pas mieux lotis. Les principaux assureurs ne prévoient pas de remise automatique en la matière. «Nos conseillers ont toutefois la compétence d’accorder des rabais individuels aux clients qui ont fait équiper leur immeuble d’un tel dispositif», glisse Manuel Inderbitzin, porte-parole de La Mobilière. Preuve qu’il vaut la peine de négocier.
Gare aux surtensions!
Il faut souligner encore que les paratonnerres ont pour but de préserver la structure d’une bâtisse contre les impacts directs de la foudre. Mais ils ne protègent pas les appareils électriques et électroniques des surtensions que peut provoquer un violent orage. Pour se prémunir contre ces risques, il convient de débrancher, au moment opportun, tous les appareils électriques et les câbles d’éventuelles antennes placées sur le toit ou de s’équiper d’un parafoudre.
*www.praever.ch
Yves-Noël Grin
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.